Le processus de déguerpissement mis en oeuvre par l'équipe municipale de la ville de Dakar continue son bonhomme de chemin. Après avoir nettoyé, avant-hier, le «couloir de la mort» des cantines qui l'encombraient, c'est au tour des magasins et autres cantines situés près de la cité Claudel de recevoir la visite des bulldozers.
Dans le cadre de la politique de désencombrement de la voie publique, initiée par la Ville de Dakar, les bulldozers ont encore effectué une décente à la cité universitaire, hier. Après avoir réduit en ruine les structures érigées le long du «couloir de la mort», à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, la logistique, escortée d'une forte équipe de la police nationale, s'est invitée, hier, à la cité Claudel où tous les magasins et cantines riverains ont été détruits. Vers midi, déjà, l'essentiel de ces structures commerciales, composées de cybercafés, restaurants et ateliers, a été transformé en ruine : toitures en tôle, barres d'aluminium et vitres, entre autres, jonchaient la voie en attendant d'être évacués.
Dans le désordre installé par les bulldozers, certains propriétaires s'affairaient autour de leurs équipements. Tout en maugréant à la suite des pertes subies. Devant les ruines de ses deux cantines, Galo Diaw déclare que les destructions lui ont causé un préjudice de près de deux millions de F. Cfa. Il dit cependant avoir reçu deux mois auparavant une sommation dans laquelle aucun délai n'avait été fixé. Son voisin, Alain Baudouin, gérant du restaurant «Mississipi», une structure vieille selon de lui de plus de 20 ans, révèle n'avoir eu écho du déguerpissement qu'à travers des rumeurs. Et pourtant, indique-t-il, pas moins de 2 millions ont été récemment investis dans leurs locaux en moins de 2 ans, alors que 10 personnes s'y activaient de manière permanente.
Du côté des riverains, on ne se retient pas pour émettre des doutes quant à la pertinence de la destruction des édifices érigés sur cet axe. «Les autorités municipales auraient mieux fait de veiller à la sécurisation de la zone qui, dès le coucher du soleil, se noie dans l'obscurité totale», déclare Pape Diop, un des riverains qui reste mitigé dans son jugement. Selon lui, même si ces installations «portaient préjudice à cause de l'occupation anarchique de la voie publique», il y avait d'un autre côté le volet social qu'elles remplissaient en facilitant certaines commodités aux étudiants.
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