DEPENSES - Prix des fournitures scolaires : Les parents d’élèves croulent sous la charge

La rentrée des classes est arrivée, avec ses besoins récurrents. Si les parents se sont toujours plaints, cette année particulièrement, leurs plaintes ont pris une intonation encore plus forte. Avec les prix qui s’enflamment, ils n’ont plus beaucoup de choix, quand ils tiennent à assurer une scolarité décente à leur progéniture. Que ces derniers soient à l’école publique ou dans des institutions privées du centre-ville ou de la banlieue, le changement n’est qu’apparent. Partout, la vraie constante, c’est que les fournitures scolaires imposées sont nombreuses et reviennent. Et cela ne prend pas encore en compte d’autres frais, qui grèvent plus les budgets familiaux…

A quelques jours de la rentrée scolaire, on ne voit pas encore les habituelles bousculades dans les rayons des librairies, ou sur les étalages de leurs concurrentes de l’informel, les fameuses «librairies par terre». La difficile conjoncture économique est passée par là, obligeant les parents à privilégier l’incontournable, même dans l’acquisition des fournitures scolaires.

Dans les librairies, il n’y a pas mal de monde à faire la queue devant la caissière.  Pour avoir un cahier de 96 pages, il faut débourser entre 600 et 650 francs Cfa dans ces cadres où règnent l’ordre et le commerce formel. Pour un élève de la classe de quatrième dans un collège privé, il en faut 6. Un cahier de travaux pratiques de 96 pages, grand modèle, est cédé entre 1 000 et 950 francs Cfa. Le paquet de papiers Canson varie entre 3 200 francs et 1 450 francs Cfa. Le cahier de 96 pages calligraphiées est à 650 francs Cfa. Celui de 48 pages à 200 francs Cfa, 125 francs le crayon noir, une bouteille demi-litre de gouache liquide, à 2 500 francs Cfa, un compas à 1 300 francs, rapporteur à 200 francs, une boîte de crayons de couleurs à 1 300 francs Cfa, machine à calculer à 2 500 francs, une rame de papier à 2 500 francs, une gomme à 175 francs Cfa. Plus un Cd rom à 500 francs, pour les cours d’informatique.

En ce moment, à Sandaga, dans une librairie «par terre»,  les cahiers de 96 pages sont vendus à 250 francs l’unité. La rame de papiers est entre 2 500 et 3 000 francs Cfa, le protège-cahier à 75 francs cfa, le crayon noir à 50 francs, le stylo à bille à 100 francs Cfa. La boîte de crayons de couleurs grand modèle revient à 650 francs Cfa, et le compas à 150 francs. Les calculatrices sont presque au même prix que dans les librairies formelles. Mais est-ce la même qualité ? C’est, à vue d’œil, du matériel déjà utilisé.

«Par-terre», pas de neuf, mais a bas prix

Beaucoup de livres au programme ne sont pas (encore ?) dans les librairies. La seule alternative est de faire un tour au marché Sandaga, plus précisément dans sa «librairie par terre»,  à ciel ouvert. Les livres et autres matériels didactiques y sont vendus sur des tables et protégés par des parasols. Nous sommes sur l’avenue Peytavin, face à l’immeuble Ndiouga Kébé. Pour le moment, ce n’est pas encore la grande affluence, contrairement aux librairies où les gens font la queue pour passer à la caisse.

Le livre Ami et Rémy grammaire est à 2 500 francs Cfa. C’est le même prix pour Ami et Rémy lecture. Le même tarif qui est appliqué dans les librairies, pour des ouvrages neufs. Le livre de calcul quotidien est à 3 000 francs Cfa, de 1 700 francs moins cher que dans les librairies. Science et Observation à 3 000 francs Cfa. Histoire première étape, à 3 000 francs, il en est de même pour le livre de Géographie.
Le livre Sous l’orage de Seydou Badian,  est cédé à 4 200 francs Cfa en librairie, le même prix que pour Le mandat de Ousmane Sembène. Mais il est à 2 500 francs au «par terre».

Ces quelques prix d’ouvrages et de cahiers, montrent aux parents le parcours du combattant qu’ils doivent faire en cette période de rentrée. D’autant qu’en plus des ouvrages, s’ajoutent les uniformes qui, dans les écoles publiques élémentaires, reviennent, pour les classes de CI, à la somme de 12 000 francs Cfa. Et à peine un peu moins pour les blouses des classes inférieures. Cela, en plus des sacs qui coûtent entre 2 500 et 3 000 francs et qui, selon la qualité, sont parfois renouvelés en cours d’année.

Mensualites et frais de scolarites variables

D’un collège privé à l’autre, les mensualités et frais de scolarité varient. Pour un collège privé situé aux Parcelles Assainies, la mensualité est à 42 500 francs cfa, et les frais d’inscription à 62 500 francs Cfa. Pour une autre, située au Plateau, l’inscription est à 50 000 francs Cfa, pour une scolarité annuelle de 590 000. Ce qui s’ajoute à des frais concernant les uniformes, la cantine, le transport, la bibliothèque et d’autres activités, pour porter la scolarité annuelle à 1 million 173 000 francs cfa pour une classe de Cm2 et 1 million 428 mille pour une classe de 4e secondaire. Cela, sans la longue liste des fournitures. Un montant qui se paie en 7 versements, dont le premier se chiffre à 276 125 mille francs Cfa pour le primaire et 308 000 pour le secondaire.

De là, on peut faire une estimation des dépenses sur un élève de la classe de quatrième du premier collège, précité.  Les parents dépensent à peu près, rien que pour les frais de scolarité, 445 000 francs Cfa par an. Pour dire que les écoles privées ne sont pas logées à la même enseigne. Et pour la liste des fournitures achetées en début d’année, on débourse facilement plus de 50 000 francs par élève. Des fournitures achetées dans une librairie et complétés au «par terre».

Pour un élève du même niveau mais dans une école publique, en plus de la blouse de 9 500 francs, il faudra que les parents déboursent à peu près 30 000 francs pour l’ensemble des fournitures, plus le sac qui revient entre 2 500 et 3 000 francs. Certaines fournitures scolaires seront renouvelées en cours d’année scolaire.
La scolarité d’un enfant a toujours coûté cher, quelles que fussent les périodes. Mais, actuellement, elle est devenue particulièrement éprouvante. Un père de famille rouspète : «Et tous les ans, il y a une petite augmentation sur le prix de l’inscription, comme si on voulait le faire sans qu’on n’y voie rien. Mais cela se remarque pendant les inscriptions, de même que la mensualité augmente chaque année.» Pour un autre, «c’est plutôt l’arrêt de la distribution de fournitures scolaires dans les écoles publiques que je ne comprends pas. Cela soulageait les parents. Il faut que le ministère essaie de venir en aide aux parents».  On comprend, après cela, qu’il n’y ait pas de sourire sur tous ces visages qui font la queue pour payer les fournitures de leur progéniture, en librairie.