Lasses d’attendre l’aide des autorités, les populations de Djeddah Thiaroye Kao disent ne plus compter sur ces dernières. A la mort d’un des leurs, lundi dernier, elles ont décidé de cotiser 5 mille francs Cfa par famille pour évacuer les eaux de pluies qui inondent leurs maisons.
C’est la tristesse qui s’affiche sur les visages à Djeddah Thiaroye Kao. Des familles vivant toujours dans les eaux ne savent plus où donner de la tête. Fatiguées de recevoir certaines autorités de la localité qui leur promettent des aides et de parler aux journalistes de leurs maux, elles ont décidé d’unir leurs forces et moyens pour se libérer des eaux qui les prennent en otage depuis des semaines. Ainsi, avant-hier, une réunion s’est tenue au sein du quartier afin de trouver une solution. Suite à cette rencontre, hommes, femmes et jeunes du quartier ont décidé que chaque famille cotise une somme de 5 mille francs Cfa.
Abdourahmane Diallo, habitant dans ce quartier, informe : «Cette décision a été prise parce que beaucoup de nos femmes et enfants sont malades. Et nous avons pensé que si nous attendons l’Etat pour qu’il nous vienne en aide, ce sera trop tard pour nous. Car, nous risquons tous de mourir.» D’après toujours notre interlocuteur, un de leurs voisins est décédé, lundi dernier, à cause du paludisme. Seulement, ce dernier butait sur un problème de moyens pour se soigner. Mais, tous à l’unanimité, expliquent que l’Etat les a dotés de vieilles motos pompes de plus de 30 ans. Et que depuis que celles-ci sont installées dans ce quartier, elles sont toujours sous les eaux, car le pompage des eaux est très lent.
Mbaye Touré, un autre habitant, renseigne : «Nous avons entendu des autorités dire que l’eau est en train d’être évacuée. En tout cas, chez nous, ici à Djeddah Thiaroye Kao, nous pataugeons toujours dans les eaux. Et, nous avons décidé de nous organiser sans l’aide de l’Etat, car nous l’attendons au tournant.»
Ces populations toujours sous les eaux auront-elles toujours les moyens de cotiser 5 mille francs par famille, tous les deux jours ? La dame Aïda Sagna, un pagne noué autour du corps, a son avis sur la question. «Evidemment, nous n’avons pas ces moyens, mais nous allons faire des quêtes dans les quartiers voisins. Et, nous avons la certitude que nous nous en sortirons par la grâce de Dieu. Car, nous n’avons plus peur, pour certains d’entre nous, de vivre sous les eaux car l’Etat nous l’a déjà imposé.» Et de terminer : «Depuis le début des inondations, c’est la galère. Nous allons nous débrouiller entre nous pour survivre, par un moyen ou par un autre.»
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