Dans la lutte contre la montée en puissance du djihadisme violent au Sahel, les religieux devraient jouer un rôle prépondérant. C'est pourquoi le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) organise, à Dakar, les jeudi 16 et vendredi 17 décembre un séminaire régional sur «La contribution des légitimités religieuses et traditionnelles à la consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits en Afrique de l’Ouest et au Sahel».Un séminaire qui entre dans le cadre des missions de contribution à la promotion du dialogue inclusif entre tous les acteurs et de promotion d’approches prenant en compte les réalités et les contraintes des pays de la région.Plusieurs chercheurs et autorités religieuses du Sahel ont pris part à ce séminaire. Selon Mamadou Sawadogo, chercheur burkinabé, spécialiste des groupes djihadistes sahéliens, les religieux doivent jouer leur rôle, pour ne pas être écartés. ‘’Les religions ont une place primordiale. Ils doivent d'ailleurs saisir l'occasion pour l’occuper, parce qu’on les considère comme des facteurs de résilience sur lesquels les communautés peuvent s'adosser pour pouvoir résister à l'envahissement de groupes armés terroristes. Et aujourd'hui, si les religieux ne prennent pas leur rôle en main, nous allons nous retrouver avec une autre forme de société où, effectivement, les religieux seront, avec les leaders coutumiers, écartés de la scène du pouvoir, parce qu'ils n'auront pas joué leur rôle au moment où on attendait qu’ils jouent ce rôle’’, pense M. Sawadogo. Pour le chercheur, ‘’ce rôle, c’est d'abord de rassembler les populations, de déconstruire les discours radicaux des groupes armés terroristes. Aussi, de donner de l'espoir et de remplacer l'État là où il n'existe pas, c'est-à-dire en jouant le rôle de la sécurité, le rôle de la conscientisation, en jouant le rôle de la justice’’.Selon Mamadou Sawadogo qui remarque un retard de la part des religieux dans leur action, il n'est jamais tard ''pour commencer. Il y a encore toujours de l'espoir. Il y a encore des jeunes qui écoutent ces religieux. Ils ont quand même un impact profond sur la jeunesse et aussi sur une certaine frange de la population, à savoir les femmes et les enfants. Donc, il y a toujours de l'espoir’’.
Commentaires (1)
Le piège s'est refermé sur nos sociétés quand le colonisateur français nous a légué de force son problème avec la religion sous l'emballage toujours très attrayant de la laïcité. La deconstruction s'impose pour une Afrique vraiment africaine. Les Français défendent leur civilisation Judéo chrétienne, les Africains leur civilisation negroafricaine.
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