EL HADJI SIDY NIANG, SOCIOLOGUE : « Les problèmes de couple ne justifient pas l’infidélité »

L’infidélité est devenue monnaie courante dans notre pays. Qu’est-ce qui l’explique à votre avis ?

Sidy Niang : L’infidélité est définie comme une déloyauté, une trahison, une tromperie ou un adultère. Qu’est ce qui peut bien justifier l’infidélité dans un couple dit normal composé d’un homme et d’une femme, sinon, des raisons économiques, la pauvreté, le sous-emploi, le chômage, le vice, l’envie, la volonté de puissance et de domination masculine, le goût de l’argent facile, le besoin de satisfaire des besoins extraordinaires liés au luxe.

D’aucuns sont d’avis que l’infidélité dans un couple n’est qu’une forme d’adultère condamnée par la religion et la morale. Partagez-vous ce point de vue ?

Les religions révélées la condamnent vigoureusement et singulièrement. Dans le Saint Coran, précisément dans la sourate Baqara, Dieu interdit formellement aux musulmans de s’approcher d’une autre femme que son épouse. A vrai dire, le retour à la chaleur du foyer est la seule solution permanente pour vivre heureux comme Adam et Eve et tel que le concevait le sage Chinois Confucius qui disait, il y a 8 siècles, que « la famille est la racine du bonheur ». Ceci est d’autant plus exact que la Torah exige que les auteurs d’adultère soient lapidés afin que les effets de la faute ne remettent pas en cause l’équilibre de toute la société. Par ailleurs, il est prouvé par les Anciens et les grands auteurs tels l’intellectuel Pierre Bourdieu que « l’amour échappe aux règles et lois ». Au demeurant, les téléfilms et clips obscènes et osés en cours de diffusion dans nos chaînes nationales et privées ne contribuent pas à transmettre et fixer nos valeurs sociétales communes. A ce titre, des corrections et un encadrement sont nécessaires.

L’infidélité ne traduit pas toujours un problème de couple, d’amour de soi ou une crise passagère ?

En vérité, les problèmes que peut traverser tout couple en un moment donné de son parcours ne peuvent être une raison valable pour justifier et légitimer l’infidélité. A la limite, c’est très mondain de l’expliquer par une crise passagère, existentielle. Cela n’a pas de sens.

Nombreux sont les hommes qui s’octroient le droit de tromper leur épouse. Ont-ils réellement ce droit ?

Ceux qui pratiquent l’adultère n’ont aucune excuse sérieuse. Ils sont dans le mauvais chemin. Ils peuvent véhiculer des maladies sexuellement transmissibles et exposer ainsi la population à des risques d’épidémie. Cependant, la franc-maçonnerie tolère-t-elle l’infidélité, l’adultère et l’homosexualité. Cela nous conduit à une autre réalité basée sur des valeurs qui nous sont étrangères. Dans ce contexte, malgré son ancrage dans nos mœurs et son caractère quasi permanent, l’infidélité aussi bien dans le mariage qu’en politique ou tout simplement dans les relations humaines est une faute. Parce que c’en est une, elle doit être expiée, sanctionnée et remise en cause par des modèles personnifiés dans tous les domaines de la vie nationale.