Le 23 décembre 2008, environ 2000 jeunes de Kédougou (région du sud-est du Sénégal), soutenus par l’immense majorité des 25 000 habitants, ont manifesté dans les rues contre la pauvreté, la spoliation des terres, pour l’emploi dans les mines d’or de Sabodala, pour la transparence du fonds social minier qui gère des milliards de francs CFA mais incapable de payer régulièrement le loyer de l’immeuble habité par les étudiants de Kédougou à Dakar. Ce fonds, alimenté par les compagnies minières (Arcelor Mittal, Oromin, LTD) opérant dans la région, est géré dans l’opacité totale par l’Etat alors qu’il est destiné à soutenir le développement des localités proches des zones d’exploitation aurifères et à la prise en charge sociale des étudiants.
La répression de la manifestation par l’armée a fait trois morts et de nombreux blessés. En réaction, les manifestants ont saccagé et incendié des locaux administratifs.
Les renforts de police et de gendarmes mobiles ont procédé à l’arrestation de 30 personnes considérées comme les instigatrices du mouvement.
Des aveux ont été arrachés par la torture et la violence.
Le 9 janvier 2009, le tribunal régional de Tambacounda a condamné 18 jeunes à des peines de 10 ans, 7 ans et 5 ans. Le lendemain, une dix neuvième personne a été arrêtée.
La lourdeur des sanctions traduit la volonté du gouvernement de criminaliser un mouvement qui est une révolte sociale contre l’injustice et la pauvreté, vécues par toute une région, pourtant, l’une des plus riches du Sénégal, par ses potentialités agricoles et minières.
Ce sont des étudiants pour la plupart dont une jeune fille en licence de sciences économiques, qui ont été condamnés pour avoir participé à une manifestation qui se voulait pacifique. Mais le refus des autorités administratives de légaliser la marche ainsi que le meurtre par balles de l’armée du jeune Sina SIDIBE ont conduit aux violences contre les biens de l’Etat.
Il importe aujourd’hui de tourner la page des événements douloureux pour ouvrir un dialogue constructif entre tous les acteurs du développement local, autour des préoccupations des populations de la région de Kédougou.
Dans cette perspective, nous, collectifs des Kédovins de France et d’Espagne, appelons les autorités de notre pays à libérer les 19 détenus de Tambacounda.
Nous invitons tous les militants des droits de l’homme et de la paix à agir pour obtenir la libération de ces jeunes.
Blog :kedovinsdefrance.over-blog.com/
Site : http://www.kedougounews.com/
0 Commentaires
Participer à la Discussion