L'ancienne Premier ministre, Mame Boye, pourrait être poursuivie par la justice française, dans le cadre de l'enquête sur le naufrage du bateau le Joola. Mieux ou pire, un mandat d'arrêt international pourrait être lancé à l'encontre du successeur de Moustapha Niasse à la primature, en même temps que les ex-ministres Youba Sambou et Youssoupha Sakho. 
La première femme chef de gouvernement du Sénégal est dans la ligne de mire de la justice française. Décision a été prise à cet effet, au terme d'une réunion tenue à huis clos au tribunal d'Evry (région parisienne). Le président de la famille des victimes françaises et dont le frère et la belle-sœur ont péri dans le naufrage, s'est réjoui d'avoir eu la confirmation que ‘des responsabilités pénales peuvent être engagées pour homicide involontaire aggravé et non-assistance à personne en péril’ en direction de Mame Madior Boye, Youssouf Sakho et Youba Sambou. La même réunion qui a regroupé les parties civiles et le juge d'instruction chargé du dossier du naufrage du Joola a permis de faire le point sur les avancées de l'enquête et l'éventualité de délivrer des mandats d'arrêt internationaux. Cependant, de l'avis du procureur de la République d'Evry, Jean François Pascal, ‘la délivrance des mandats d'arrêt internationaux est tout à fait hypothétique’. Car, selon lui, les personnes concernées pourraient bénéficier des ‘privilèges d'immunité reconnus par le droit international’. En outre, M. Pascal regrette le blocage de l'enquête du fait du refus des autorités sénégalaises de coopérer. Mais, s'offusque Bernard Meyzie, ‘on n'imagine pas que les mandats d'arrêt internationaux butent sur des considérations diplomatiques’.
Mandats d'arrêt ou pas, les familles des victimes françaises ont fini de se faire une religion sur la culpabilité de certaines autorités sénégalaises, dont le Premier ministre de l'époque, dans le drame survenu aux larges des côtes gambiennes, le 26 septembre 2002. A en croire Me Etienne Rosenthal, un des avocats de la partie civile, ‘la catastrophe est née d'une accumulation de fautes’. D'après l'enquête, les causes du naufrage sont, entre autres, le non-respect de la réglementation. En effet, le bateau qui avait une capacité de 580 passagers, avait près de 2 000 personnes à son bord, lors de son naufrage. L'enquête a également établi qu'au moment du drame, 400 personnes se trouvaient dans la cale normalement destinée à accueillir les marchandises. En outre, selon le rapport d'enquête de la justice française, le Joola avait été déclaré en état d'inavigabilité depuis plusieurs années.
Le Joola avait chaviré le 26 septembre 2002 alors qu'il reliait Ziguinchor, la principale ville de la casamance, à Dakar, la capitale sénégalaise. Selon le bilan officiel, la catastrophe avait fait 1 865 morts et disparus, dont 22 ressortissants français. Mais, du côté des associations des familles des victimes, l'on soutient que le nombre de personnes ayant péri et disparu s'élève à plus de 2 000, soit plus que le naufrage du Titanic (1 500 morts). Seuls 64 passagers ont survécu au naufrage du bateau le Joola.
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