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ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EN AFRIQUE : La recherche, le parent pauvre des universités

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ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EN AFRIQUE : La recherche, le parent pauvre des universités

L’Université qui a toujours eu une mission d’enseignement, de recherche et de service n’est-elle pas en train de dévier, quelque peu, de son chemin en Afrique ? Ce qui est au moins sûr, c’est qu’elle a toujours du mal à assumer sa fonction de recherche sur le continent. Or, c’est là où elle a toujours été attendue à cause des énormes défis auxquels les Africains sont confrontés.

Des défis liées notamment aux exigences du développement durable, en termes d’environnement, de santé, d’hydraulique, d’habitat et d’agriculture qui nécessitent des recherches pour des solutions idoines à la faveur des populations. Malheureusement, les chercheurs africains tardent à réaliser les attentes placées en eux pour sortir les populations des affres du sous-développement. Conséquence, en dehors de quelques rares exemples ( Afrique du Sud et Egypte), les universités africaines souffrent d’un déficit criard de rayonnement dans le monde. Et l’on peut même se demander si la tendance ne risque pas de s’aggraver à cause de la crise mondiale et de sa consécutive, les arbitrages budgétaires dont l’enseignement supérieur et la recherche sont les principales victimes.

A la dernière Conférence régionale africaine sur l’enseignement supérieur en Afrique, la nouvelle directrice régionale du Bureau Régional de l’Unesco pour l’Afrique (Breda/Unesco), la Gambienne Marie Thérèse NDong Jatta, avait lancé des propos qui incitaient bien à la réflexion : « l’Université n’est pas destinée à ceux qui n’ont plus besoin de rien mais plutôt à ceux qui ont encore besoin de tout ». A n’en pas douter, la directrice du Breda/Unesco faisait allusion aux pays en développement (africains) qui, en plus de la formation de leurs jeunesses, avaient besoin de trouver des solutions idoines et urgentes à leurs problèmes de développement.

Des pays qui ont besoin donc de dompter ( par la science et la technique) la nature et ses différentes composantes pour les transformer à leur profit. Comme du reste l’ont si bien réussi plusieurs pays d’Asie, d’Amérique et d’Europe…Lesquels doivent en effet leurs énormes progrès scientifiques, techniques et technologiques à la vitalité ainsi qu’à la place et au rôle prépondérants de la recherche dans les établissements universitaires et autres instituts d’enseignements supérieurs.

A l’inverse, dans les pays africains où les financements alloués à la recherche dans les établissements universitaires demeurent insuffisants, il est aisé de se faire une idée précise du peu d’attention accordée à cette activité pourtant capitale pour le développement économique et social des Etats. Une telle situation est la conséquence directe de l’absence totale de chapitres budgétaires consacrés explicitement à la recherche dans les universités africaines où 98% des ressources budgétaires sont dévolues aux dépenses sociales.

SANS LA RECHERCHE, IL N’Y A PAS DE RAYONNEMENT UNIVERSITAIRE

La plupart des universités africaines francophones fonctionnent ainsi depuis leur accession à l’indépendance, dans les années 1960. La conséquence est que la plupart de ces établissements universitaires africains (excepté ceux d’Afrique du Sud et d’Egypte), éprouvent des difficultés de rayonnement dans le monde. Car il est évident que sans la volonté de construction et de validation des connaissances acquises, sans la construction d’avantages compétitifs et sans l’acquisition de connaissances innovantes, un établissement universitaire ne peut se tailler une notoriété dans le contexte de mondialisation qui impose au monde de nouvelles règles basées sur l’innovation et la compétitivité. Toutes choses qui supposent une certaine volonté à la fois politique et académique et une ambition manifeste pour mieux encourager toutes les initiatives ( débats et conférences) africaines qui se tiennent partout sur la question.

Une telle volonté pourrait encourager également « le regain d’intérêt de certains bailleurs spécialisés comme le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI), une institution toujours disposée à accompagner les initiatives allant dans le sens du développement de la recherche mais qui peine à cerner les contraintes de gestion de la recherche universitaire et à identifier les espaces de collaboration avec les communautés des partenaires techniques et financiers en Afrique de l’Ouest et du Centre ».

La problématique a d’ailleurs été largement évoquée lors de la table ronde organisée le 15 décembre dernier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, en marge de la visite au Sénégal de David Malone, patron du CRDI. Au cours de la rencontre à laquelle ont pris part de brillants universitaires sénégalais et africains, il a été ainsi beaucoup question de l’ampleur actuelle des goulots d’étranglement observés dans le cadre de la promotion de la recherche universitaire en Afrique.

Et, au niveau de cette institution majeure, l’on se pose aujourd’hui tout simplement la question de savoir « dans quels espaces ou pour quel rôle le CRDI peut-il être le plus utile dans les années à venir, compte tenu de son intérêt renouvelé pour l’éducation supérieure et la recherche universitaire ? » Une telle question mérite assurément une réponse rapide pour permettre d’anticiper au plus vite sur les effets de la crise mondiale qui risquent d’être à l’origine d’arbitrages très néfastes au détriment de l’enseignement supérieur en général et de la recherche universitaire en particulier.



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