La furie de la mer a encore fait des ravages à Rufisque. Dans le quartier de Thiawlène, les eaux ont envahi le cimetière, exhumant des corps et des ossements qui flottent un peu partout. A Mérina, des maisons sont envahies par la mer et d’importants dégâts y sont constatés. Furieuses, les populations ont manifesté leur courroux en barrant la Nationale 1 et en brûlant de pneus.
Rufisque aura connu une de ses journées les plus sombres, avant-hier. En effet, suite au passage et à la furie des vagues dévastatrices, de nombreuses familles sont aujourd’hui sans toit et des tombes ont été emportées au fond de l’océan. L’émoi et les pleurs n’empêchent pas de se demander si ce phénomène est du domaine de la fatalité. Car ce n’est point la première fois que Rufisque connaît une invasion des eaux de la mer. Raison pour laquelle, pendant deux bonnes heures, les populations ont envahi la Nationale N°1, brûlant des pneus pour manifester leur mécontentement. Et pourtant, les paradoxes ne manquent pas dans ce qui arrive aux Rufisquois. En effet, il y a deux mois, la presse avait tiré la sonnette d’alarme, pour annoncer qu’un important pan du mur entourant le cimetière de Thiawlène s’était écroulé et que des tombes étaient attaquées par les eaux et même par des chiens errants. Ensuite, c’est la ville de Rufisque qui a abrité le 5 juin dernier la célébration de la Journée internationale de l’environnement, dont le thème était justement « La fonte des glaces et les risques d’invasion des villes côtières ». Rufisque avait été ciblée par tous les experts présents, surtout en ce qui concerne la digue de protection qui tarde réellement à se concrétiser. Ce samedi, les habitants de Thiawlène n’ont eu ni le temps de préparer le petit-déjeuner, encore moins le déjeuner pour leurs enfants, plus préoccuper à pleurer leurs maisons détruits et leurs morts perdus.
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