Depuis hier, une folle rumeur circule dans le pays. En effet, d'après les témoignages de plusieurs personnes, une 4x4 distribue "généreusement" de la viande, 10.000 FCfa et un mètre de "percale" (tissu qui sert de linceul aux musulmans décédés) à titre d'aumône aux passants. Mais, "toutes les personnes qui ont eu à recevoir cette aumône (offrande?) ont piqué une crise avant de rendre l'âme", renseignent ces personnes. Nulle part cependant, nous n'avons eu la certitude que pareil phénomène surnaturel s'est produit. A Pikine, Guédiawaye, Médina ou Grand-Dakar, d'où l'on nous a appelés pour jurer qu'il y a des "victimes à la pelle", nous n'avons pu confirmer l'existence de cette 4X4 de la mort. Et pourtant, hier, rien ne pouvait arrêter la nouvelle. Au téléphone, les mises en garde sont tombées de partout, venant de parents tenant à la vie de leurs proches. Avec comme consigne de ne pas prendre le "colis mortel". La rumeur va même jusqu'à imputer la responsabilité de cette œuvre de sorcellerie, aux tenants du pouvoir.
De Cheikh Sharifou aux rétrécisseurs de sexe
Ce n’est pas la première fois que le pays est pris par des rumeurs du genre. Au mois de mai 1999, le jeune « prodige » de 5 ans (?) Cheikh Sharifou faisait vibrer tout le pays. Du Palais de la République aux maisons confrériques. Si de rares sénégalais avaient crié à l’arnaque, la plupart de nos concitoyens avaient mordu à l’hameçon. La transe collective qui avait pris la foule, massée au stade Iba Mar Diop, dix mois seulement avant les élections de 2000, était assez illustrative de l’état d’esprit de nos concitoyens.C’est après son départ du Sénégal, que les doutes vont naître sur la véritable identité de Cheikh Sharifou et les motivations financières d’une opération que certains journalistes, à l’image de Sidy Lamine Niasse n'hésiteront pas à qualifier d’escroquerie du siècle.Par la suite, deux journalistes, Yoro Dia et Diatou Cissé Badiane se rendront en Tanzanie pour découvrir un véritable pot aux roses. Les Sénégalais se mordent les doigts, mais trop tard.
Un autre phénomène, mais cette fois empreinte de violence, c’est celui des rétrécisseurs de sexe. A intervalles de temps réguliers, tous les cinq ans, des « coupeurs de sexe » sont signalés sur la place sénégalaise. Et bien souvent, ce sont des étrangers (maliens, guinéens etc) qui sont ciblés. Des affaires qui ne finissent pas toutes à la police. Les victimes sont bien souvent tuées par les foules qui, spontanément, s’acharnent sur la personne accusée, sur la base d’accusations même d’une seule « victime ».
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