Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Me Ousmane Ngom a donné hier des gages de transparence sur la gestion des milliards issus des accords sur la gestion des flux migratoires que le Sénégal a signés avec la France et l’Espagne. C’était au cours d’un point de presse tenu à son cabinet.
« Le Sénégal va dans une très grande transparence gérer les fonds mis à sa disposition pour trouver une alternative crédible à l’émigration clandestine », a assuré hier le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Me Ousmane Ngom au cours d’un point de presse, à son cabinet.
Cette rencontre avec les journalistes fait suite à la signature d’un accord entre le Sénégal et la France sur la gestion des flux migratoires. Le ministre a expliqué que la France va verser 2,5 millions d’Euros. L’Espagne va également débourser 13 milliards de Fcfa.
Selon le ministre, ces fonds vont être régionalisés. À l’en croire, ils pourront être disponibles dans toutes les régions pour que le maximum de jeunes puissent en bénéficier et avoir des projets crédibles. « Pour les deux ou trois mois qui viennent, il doit y avoir une visibilité par rapport à l’utilisation de ces fonds pour que les jeunes comprennent une bonne fois pour toute qu’il y a une alternative à l’émigration clandestine », a lançé le ministre. Me Ngom a ajouté que « le président de la République a déjà pris à bras le corps cette question avant l’arrivée de ces fonds en lançant le plan Réva sous fonds propres de l’Etat ». Le ministre de l’intérieur a expliqué que la particularité de l’accord est qu’il rompt avec l’approche unilatérale et adopte une démarche concertée de la question de l’émigration. « Généralement, les pays d’accueil imposaient leurs règlements. Les pays de départ subissaient » a fait remarquer le ministre, ajoutant que cela avait comme toile de fond des malentendus. C’est pour cette raison que les deux pays ont décidé de créer un Observatoire général des flux migratoires dont les objectifs, la composition, les règles de fonctionnement sont fixés d’un commun accord.
Ainsi, des dispositions particulières sont prises pour le retour dans leur pays des migrants en situation irrégulière. « La France et le Sénégal s’engagent à accepter et à organiser conjointement, dans le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes ainsi que des procédures légales et réglementaires en vigueur au Sénégal ou en France, le retour sur leur territoire de leurs ressortissants se trouvant en situation irrégulière sur le territoire de l’autre partie », lit-on dans l’accord.
Toutefois, Ousmane Ngom a précisé que l’accord ne concerne que les deux pays. Il écarte, selon lui, le rapatriement des personnes des pays environnants. Le ministre a aussi indiqué que le refoulement de ressortissants français se fait au Sénégal, soulignant qu’il y a 15.000 à 20.000 Français qui sont au Sénégal et qui ne sont pas tous réguliers.
Des actions de sensibilisation de communication et d’information pour mettre les jeunes au fait des réalités qu’ils trouvent sur place et ce qu’il y a derrière ces réseaux mafieux, seront enclenchées, a signalé le ministre. Car, a dit, Me Ngom « le phénomène de l’émigration a pu prendre cette ampleur beaucoup plus parce que les victimes étaient sous informées. Leur naïveté a été exploitée par les marchands d’illusions.
0 Commentaires
Participer à la Discussion