XIBAR.NET (Dakar, 12 Aout 2009) - Me Abdoulaye Wade, élu président de la République débarquera au palais, avec dans ses bagages un dealer notoire et de dimension internationale : Pierre Aïm. Mêlé à un scandale financier, qui avait défrayé la chronique, il a récidivé : les Gabelous l’ont pris, la main dans le sac, écoulant dans un circuit parallèle du sucre qu’il avait officiellement importé pour la fabrication de boissons. Mais, eu égard à ses relations avec le pouvoir, tout porte à croire que son coup de poignard dans le ventre de l’économie sénégalaise sera, encore, sans suite.
Pierre Aïm est un dealer international : il a été alpagué et emprisonné chez lui en France, comme en Italie. C’est cet homme que ramènera au Sénégal le nouveau président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, marié à une Française : Viviane Vert. Il en fera son conseiller spécial. Pierre, que Me Wade présente comme son « ami de longue date », a ses entrées et sorties au palais de la République, comme s’il était le locataire des lieux. Pour sa part, Pierre dit à qui veut l’entendre que Me Wade l’a appelé pour le « récompenser, parce qu’il n’a pas oublié mon soutien, lors de sa traversée du désert ». C’était dans les colonnes du journal sénégalais « Le Quotidien ». Ainsi, Pierre jonglera et complotera ici et là pour mettre à genoux et faire emprisonner d’honnêtes et dynamiques opérateurs sénégalais, dont ils voulaient récupérer les entreprises. Ce qu’il a réussi, grâce à l’appui et la complicité de son « ami » Me Wade. C’est ainsi qu’il récupérera la société Ais Brasseries en 2001 et bien d’autres. Nous y reviendrons. Sous ce couvert, il lancera « Africa Cola ». Récemment, au nom de cette entreprise, il commandera et importera 3000 tonnes de sucre. Mais, très vigilants, les Soldats de l’Économie sénégalaise, qui connaissant sa véritable nature de faussaire, le surveillaient. Après investigations, les Gabelous se rendront à l’évidence : une bonne partie du sucre importé par Pierre Aïm n’a pas été utilisée pour la fabrication de boissons. Elle a plutôt été écoulée dans un circuit parallèle. Interpellé par les Douaniers, le fraudeur refusera, par deux fois, de leur remettre les documents relatifs à sa transaction. Les soldats de l’Économie mettront alors son usine sous-scellée. Hier il y a eu un rebondissement dans cette affaire de faux : l’administrateur de ladite société a été présenté au procureur de la République, qui l’a placé sous mandat de dépôt. Pierre semble être un intouchable. Car, selon des sources douanières, il devait être entendu et subir le même sort que son employé, parce qu’étant à la fois Le Pca et le directeur d’AIS Brasseries. L’inquiétude de nos sources peut être fondée pour qui sait que Pierre Aïm est celui-là même qui avait convoyé les fameux « Fonds Taïwanais », qui s’élevaient à 7 milliards. Il les planquera dans son propre compte. Puis, pour ne pas trop se griller, il les transférera dans celui de son fils Emmanuel à New York. Depuis, cette affaire, qui avait défrayé la chronique, fait vaciller la République et ulcéré bien des Sénégalais, est, toujours, sans suite. C’est là, probablement, l’une des raisons qui font que M. Aïm ne peut pas être inquiété. Il connaît beaucoup de choses, puisque étant à la fois proche de Me Abdoulaye Wade et de son fils, Karim. Le prétendu refroidissement de leurs relations serait, selon des proches de la famille Wade et des sources policières, qu’une stratégie « convenue ensemble ». D’où la crainte de Gabelous de voir sa fraude, pour laquelle il a refusé de transiger et qui coûtera à l’économie sénégalaise sept milliards, être impunie ou « réglée sans profit pour le Sénégal ». Aux dernières nouvelles, des transactions seraient en cours pour libérer l’administrateur de sa société. Une affaire à suivre.
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