GEORGES TENDENG AUX GRANDS DÉBATS DE L’INFO : « Former tous les jeunes Sénégalais dans dix ans »

Former les jeunes Sénégalais afin qu’ils disposent tous d’une qualification professionnelle. C’est le pari que s’est lancé le ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, Georges Tendeng, qui était l’invité, mardi dernier, des grands débats de l’info.

Les récents événements portant sur l’émigration clandestine ont amené le ministère de l’ETFP à se pencher sur un modèle de formation à dispenser à ces jeunes, déçus par leur aventure européenne. C’est ainsi que, selon Georges Tendeng, un appel a été lancé en direction de ces jeunes. « L’Office national de la formation professionnelle (Onfp) va se charger de leur formation, qui durera 6 mois et concernera tous les corps de métiers. On est en train de recenser les jeunes. Après la formation, ils pourront avoir un métier qui leur permettra de gagner leur vie dans leur pays et de ne pas tenter l’aventure. Avec ces formations, l’Etat veut que d’ici 10 ans, qu’aucun jeune sénégalais âgé de plus de 18 ans, ne soit pas sans métier », souligne Georges Tendeng.

Le ministre de l’ETFP est revenu sur « la prolifération des structures de formation professionnelle ». Des structures, qui selon certains techniciens du ministère de l’ETFP ne sont pas suffisantes par rapport à la demande d’emploi formulée par le marché de travail. Mais cela ne suppose pas que l’Etat va laisser faire. Ainsi le ministre de l’ETFP a demandé aux structures privées de formation, en concert avec l’Etat, d’harmoniser, les formations en fonction des besoins du monde du travail.

Georges Tendeng appelle ainsi le privé à accompagner l’Etat dans ses multiples efforts pour redonner à l’ETFP la place qu’il mérite dans le processus de développement de notre pays. Selon le ministre, l’école sénégalaise avait accordé peu de place à la qualification professionnelle. « Selon la Direction de l’emploi, en 1999, seuls 5,7 % des demandeurs d’emploi ont subi une formation professionnelle et les jeunes sur qui repose la construction du pays sont dépourvus de qualification professionnelle dans leur écrasante majorité. Ainsi, le Sénégal a opté pour un puissant secteur moderne industriel et de services produisant parfois pour le marché extérieur. Pour le passage des entreprises du secteur informel au secteur moderne, il faut s’appuyer sur l’existence de ressources humaines qualifiées qu’il faut obtenir par un système de formation qualifiante et diplômante et non une formation sur le tas. C’est cette nouvelle vision du rôle économique et socio-éducatif et politique de l’ETFP, que Monsieur le Président de la République a décliné dans son système éducatif africain », a dit le ministre.

Ainsi une nouvelle orientation a été imprimée à l’ETF. Elle vise à satisfaire les besoins en ressources humaines qualifiées du marché du travail. C’est ce qui explique, selon Georges Tendeng, toute la nouvelle politique de l’ETFP illustrée par la Réforme de Mars-Avril 2001 dans le document de la nouvelle politique sectorielle et qui marque une rupture totale par rapport au passé.