GESTION DES ORDURES MENAGERES : L’Entente Cadak-Car a fonctionné avec un déficit budgétaire annuel de 800 millions

Les responsables de l’Entente Cadak-Car ont fait face à la presse, hier, pour apporter des éclairages sur les dessous de la loi portant création de la Soprosen. L’Entente Cadak-Car a ainsi indiqué que depuis des années, elle accuse un déficit budgétaire de 800 millions par an.Rejetant vigoureusement les propos avancés par Cheikh Dieng, le Directeur général de la toute nouvelle Société pour la propriété du Sénégal (Soprosen), qui a affirmé que le maire de Dakar «Khalifa Sall est frustré parce qu’il avait un fromage de 10 milliards», les membres de l’Entente Communauté des agglomérations de Dakar- Communauté des agglomérations de Rufisque (Cadak-Car), ont fait une révélation de taille, hier. 

En effet, à l’occasion d’une conférence de presse à leur siège, ils ont livré la clé de répartition des ressources de l’Entente Cadak-Car. Ainsi, ont-ils révélé que les salaires du personnel représentent 1,944 milliard, la Tva 1,45 milliard, le paiement de Veolia 2,5 milliards hors taxe et celui des autres concessionnaires 4,9 milliards hors taxe. Aussi, Pape Sagna Mbaye, premier adjoint du président de Cadak-Car, a souligné que c’est à cause de ces dépenses qu’ils ont connu un déficit budgétaire annuel de l’ordre de 800 millions de francs Cfa. Selon lui, c’est cela qui a limité les possibilités de dépenses de l’entente Cadak-Car et sa capacité à renouveler les petits matériels et autres outils de travail et les équipements de sécurité. «Les dépenses réalisées par l’Entente Cadak-Car ont toujours été couvertes par une certification préalable du ministère en charge de l’Environnement», a-t-il précisé en exhibant les documents délivrés à l’Entente par ledit département ministériel. «Depuis sa création, l’Entente Cadak-Car n’a libéré le paiement des concessionnaires que sur la base des factures certifiées par le ministère de l’Environnement», a-t-il asséné pour porter la réplique au Directeur général de la Soprosen. 

Il soulignera, par ailleurs, que les salaires du personnel sont payés sur la base des pointages établis par ledit ministère. «Donc les ordures ménagères ne sont pas un fromage pour Cadak-Car», soutient-il avant d’ajouter que «Khalifa Sall ne peut ni être frustré, ni jouir, ni être indisposé, et je mets au défi Cheikh Dieng de prouver ses dires. Quant à Khalifa Sall, il va assumer ses responsabilités avec rigueur, sérieux et honnêteté politique. Ce qui manque aux hommes du Pds». Dans le même sillage, il soutiendra : «Cheikh Dieng peut considérer la gestion des déchets comme un fromage. 

Car tout ce qu’il vise, c’est l’argent. Il ne renifle que là où il y a des milliards. Mais nous, notre souci a été d’améliorer le service et au moindre coût. Nous avons bancarisé les salaires du personnel pour plus de transparence et nous avons payé tous les arriérés de cotisations sociales et subventionné la mutuelle de santé». La finalité du processus, c’est la liquidation de Cadak-Car Abordant la question relative à la loi portant sur la création de Soprosen, Pape Sagna Mbaye a clamé que la finalité de tout le processus en cours, c’est la liquidation de l’Entente Cadak-Car. «L’Etat veut dépouiller les collectivités locales gérées par Bennoo. Ils ont commencé par le marché au poisson, les délégations spéciales, la création de Soprosen, entre autres, pour affaiblir les maires Bennoo. C’est une stratégie planifiée par les tenants de ce pouvoir», dira-t-il. 

Selon M. Mbaye, les autorités étatiques veulent leur ôter leurs prérogatives, car dans tous les pays du monde, l’état-civil et la gestion des ordures ont toujours été l’apanage des collectivités locales. Ce qui le conduit à dire qu’«en décidant ainsi d’affecter d’office la Tom (Ndlr : Taxe sur les ordures ménagères) à une société nationale et de lui confier la gestion des ordures pour le compte des collectivités locales, ce projet de loi viole le principe de la libre administration des collectivités locales consacré par la Constitution». Étant sûr que les Etats-Unis ne financeront jamais un tel projet, vu le contexte politique actuel du pays, il indiquera que «les Américains sont les seigneurs du capitalisme. S’ils doivent financer, ils le feront dans un pays où l’environnement est favorable. Mais dans un pays aussi tumultueux que le Sénégal, où la validité de la candidature du Président est controversée, les Américains ne financeront pas. Ils font l’étude de l’environnement politique, juridique et financier. Donc ce projet ne verra pas le jour».