Il y avait le procès de l’immigration clandestine, hier, devant le Tribunal des flagrants délits avec comme prévenus une vingtaine de jeunes habitant, pour la plupart le quartier de Yarakh. Au cœur de l’affaire Abdoulaye Diop et plusieurs de ses frères, poursuivis pour «organisation de voyages clandestins» sur l’Espagne pour une durée de 5 jours, selon les précisions de Abdoulaye Diop. Et pour s’y faire les prévenus avaient eu le temps de bien nourrir un projet dans cette perspective, en mettant sur pied ce qui ressemblait à une «société» spécialisée. Lorsqu’ils en exprimaient la demande, les candidats à l’immigration devraient débourser des sommes variables, 300 000 francs Cfa, 400 000 francs Cfa, c’est selon la proximité avec les organisateurs. Le tout devait servir à l’achat de matériels, une pirogue, des gilets, etc., pour l’organisation du voyage. Comme dans les affaires du même genre, ce sont les mirages rapportés de l’autre côté de la Méditerranée, qui ont poussé les prévenus dans cette aventure à la quête d’une vie meilleure, malgré les «risques» reconnus, pourtant, par Abdoulaye Diop. Le rêve s’arrête au moment de l’embarquement, quand la police met la main sur eux pour un jugement au tribunal. Dans le cas d’espèce, faut-il entrer en voie de condamnation, et correctionnaliser le délit en question ? Pour la défense, cette éventualité signifierait traîner à la barre du tribunal des dizaines de jeunes et prononcer tous les jours des condamnations, compte tenu de la prégnance de l’immigration clandestine dans les milieux de la jeunesse. Voilà pourquoi elle a demandé l’application bienveillante de la loi et une «seconde chance» aux prévenus qui n’ont pas manqué d’implorer pardon. Ce qui n’a pas empêché le tribunal, en l’absence d’un réquisitoire du procureur, de reconnaître leur culpabilité et de leur infliger une condamnation de 10 jours de prison ferme, sanction prononcée en guise d’«avertissement».
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