Depuis quelques jours, ces trois lettres sont devenues cauchemardesques. Dites «Dic» et rien ne semble plus être une simple affaire de police. Peut-être parce que hommes politiques et journalistes encombrent de plus en plus ses allées. Elle existait bien avant. Mais, c’est depuis l’avènement de la première alternance que la Division des investigations criminelles est devenue un des épicentres du débat politico-judiciaire. Inscrite dans la trajectoire de la défunte Cour de sûreté de l’Etat - supprimée en 1992 - toutes les affaires complexes lui sont confiées. Audits, licences de pêche, délits de «sale gueule»…
Toutes les affaires qui intéressent le grand public, ou presque, lui sont renvoyées. Des célébrités, ses bureaux en ont bien vu passer. De Moustapha Niasse à Ousmane Tanor Dieng, en passant par Sada Ndiaye, Ibrahima Sarr, Madiambal Diagne, Mahmoud Saleh, Idrissa Seck, Abdourahim Agne, Ibrahima Sène, Amath Dansokho, et tout récemment Amadou Kane Diallo, Pape Diop, Farba Senghor…Dans sa dernière sortie, Me Wade s’est, lui-même, offusqué de ce que la Dic est devenue le point de ralliement de ses anciens collaborateurs. Ajoutant ainsi à la publicité faite à ce démembrement de la police qui n’avait pas vocation à évoluer sous les projecteurs.Son acronyme, pourtant simple à prononcer, en fait paradoxalement un service cauchemardesque pour tous ceux qui ont, peu ou prou, des choses à se reprocher. Redoutables et redoutées, ses méthodes flanquent bien des insomnies aux hommes politiques et aux journalistes.
Cette réputation qui lui colle aux basques lui vient, d’une part, de son implication dans des dossiers où le secret de l’instruction cède devant la mise en scène médiatique et les effets de manche. D’autre part, de l’épithète «criminelles» qui qualifie ses enquêtes.Pourtant, c’est une division ordinaire du ministère de l’Intérieur, du moins du point de vue de l’organigramme. A ce titre, la célèbre Dic ne vaut pas plus que la Division du matériel ou la Division du personnel du ministère de l’Intérieur. Au plus s'agit-il d'une structure logée au Palais de justice et qui dépend de la Direction de la police judiciaire, elle-même hiérarchiquement subordonnée à la Direction générale de la Sûreté nationale.
Dirigée par le Commissaire Anna Sémou Faye, la Dic est composée de la Brigade des affaires générales, la Brigade des affaires criminelles et la Brigade économique et financière. Sa compétence élargie et la technicité de ses hommes font qu’elle peut intervenir sur n’importe quelle partie du territoire national ; pourvu que la nécessité s’en fasse sentir. Ainsi, a-t-elle eu à intervenir à Touba dans l’affaire Khadim Bousso, bien que l’infraction pour laquelle le défunt était poursuivi ait été commise dans la région de Dakar.La Division des investigations criminelles se subdivise en trois brigades spécialisées toutes outillées dans la recherche des éléments de preuve et dans la conduite d’enquêtes approfondies. La première qui s’est, par abus de langage, appropriée à elle seule l’appellation «Dic» est sise au Palais de justice, plus précisément au tribunal régional de Dakar.
Appelée, jusqu’en 1993, «Service des délégations judiciaires, sa présence dans les locaux du palais de justice s’explique par un souci d’efficacité et de célérité dans le traitement des dossiers», explique un officier en service au bureau de presse et des relations publiques de la police. En effet, c’est elle qui diligente, en urgence, les dossiers confiés sur délégation judiciaire par le procureur de la République ou le juge d’instruction ainsi que toutes les enquêtes qui lui sont confiées par la hiérarchie et notamment par le chef de la Dic.La brigade des affaires générales connaît, comme l’indique son intitulé, de toutes les affaires qui lui sont soumises soit par les plaignants, soit par la hiérarchie, à moins qu'elle ne s'engage par auto-saisine. Elle exécute également les commissions rogatoires des juges étrangers dans le cadre de la coopération judiciaire internationale.
La brigade des affaires criminelles s’occupe, quant à elle, des affaires de meurtre, d’escroquerie, de crimes de sang, de vols avec usage d’armes à feu, de véhicules ainsi que tous les faits susceptibles de supporter une qualification criminelle. Enfin, il y a la brigade économique et financière dont les attributions portent sur les grosses escroqueries avec ramifications internationales, les infractions à la loi bancaire d’un certain niveau. Les conditions d’accès à la Dic sont assez sélectives du fait de la vocation élitiste de ce service. En effet, y sont affectés des fonctionnaires de police d’un certain niveau, jouissant d’une bonne moralité et dotés d’une expertise avérée dans la conduite des enquêtes complexes.Ibrahima ANNE
15 Commentaires
Pééé
En Juin, 2012 (20:39 PM)Lederangeur24
En Juin, 2012 (20:52 PM)Dems
En Juin, 2012 (20:53 PM)Et moi qui les prenait pour une police politique politique
Moi
En Juin, 2012 (20:56 PM)Lederangeur
En Juin, 2012 (21:04 PM)Alouchi
En Juin, 2012 (21:04 PM)Ne balancez pas des informations sans s'assurer des tenants et aboutissants
Maintenant Anna Sémou Faye est la patronne de la police Judiciaire (DPJ)
A bon entendeur
Clown-town
En Juin, 2012 (21:22 PM)Lederangeur24
En Juin, 2012 (21:35 PM)Azou
En Juin, 2012 (21:39 PM)Masseck
En Juin, 2012 (21:47 PM)Du Nouveau
En Juin, 2012 (22:12 PM)Infooo
En Juin, 2012 (22:29 PM)Foot
En Juin, 2012 (23:43 PM)Taf Taf
En Juin, 2012 (08:38 AM)Flic Ou Sheriff
En Juin, 2012 (16:03 PM)Participer à la Discussion