Sévices sexuels, viols, grossesses indésirées … Les actes de violence multiformes exercées sur les filles à l’école freinent la promotion du genre dans le système éducatif et les efforts de scolarisation de la gent féminine. La première Journée nationale de l’éducation des filles, prévue mardi 11 novembre, entend poser les jalons d’un environnement scolaire sécurisé pour les filles, en orientant la réflexion des acteurs de l’école autour du thème : « les violences faites aux filles, obstacle à leur maintien à l’école ».
Les violences faites aux filles à l’école constituent de véritables goulots d’étranglement pour le maintien de la gent féminine dans le système éducatif. Malgré les efforts énormes consentis ainsi pour le développement de l’éducation dans notre pays, notre école continue de se confronter à divers actes de violence qui ne contribuent guère à améliorer le niveau de performance interne du système. Pour remédier à ces dysfonctionnements qui entravent la réalisation du projet éducatif sénégalais, le ministère de l’Education en charge du préscolaire, de l’enseignement élémentaire et moyen s’est résolu à consacrer la première Journée nationale de l’éducation des filles à la réflexion sur les divers niveaux de violence exercée sur les filles à l’école, une violence à la fois source de déperdition scolaire et de faible taux d’achèvement.
C’est ainsi qu’en prélude à de ladite journée nationale, les responsables du Cadre de coordination des interventions sur l’éducation des filles (Ccief) ont rencontré les organes de presse avant-hier, jeudi, pour présenter et décliner la thématique, l’orientation et les objectifs d’une rencontre associant tous les acteurs, partenaires et militants du système éducatif.
Pour Aïssatou Dieng Sarr, secrétaire exécutive du Ccief, la première Journée nationale de l’éducation des filles qui sera célébrée mardi prochain sur le thème « les violences faites aux filles, obstacle à leur maintien à l’école » se destine à « sensibiliser les parents, les élèves, les enseignants et tous les intervenants du milieu scolaire sur la nécessité de protéger les filles contre les violences dont elles sont souvent victimes ». La finalité sera, a affirmé la responsable du Ccief, d’élaborer de manière participative une stratégie apte à réduire les violences exercées sur les filles et éventuellement à les éradiquer. Le maintien des filles à l’école reste toutefois coextensif, a-t-elle précisé, à l’établissement d’un environnement sécurisé dans le champ éducatif.
Abondant dans la même dynamique, Marie Siby, chef de la Division genre au ministère de l’Education, a affirmé que la violence à l’école est un facteur d’abandon qui est mal pris en compte au Sénégal. Pour la simple raison que nos réalités socioculturelles sont telles que les actes de violence dont les filles sont victimes constituent souvent des sujets tabous. Une sorte d’omerta entoure de fait ces actes délictueux car « les parents pensent protéger leurs filles en ne dénonçant pas les viols et autres sévices dont elles sont souvent victimes », a déploré Mary Siby. La première Journée nationale de l’éducation des filles comportera, selon les organisateurs une série de manifestations, dont les premières débuteront au théâtre national Daniel Sorano avec un récital de poèmes, des activités récréatives et de plaidoyer.
Une caravane de sensibilisation sur les violences faites aux filles partira également dudit lieu pour se terminer au tribunal départemental de Guédiawaye (banlieue dakaroise).
Au lendemain de la Journée nationale prévue mardi, un panel d’échange et de partage réunissant des chercheurs, des juristes, des organisations syndicales et divers intervenants issus du monde scolaire est programmé à Sorano, sous la conduite du sociologue Serigne Mor Mbaye.
0 Commentaires
Participer à la Discussion