La solidarité exprimée par la classe politique, religieuse du Sénégal, à l’endroit de la famille Wade, à l’occasion du décès de Karine Wade, n’a pas laissé indifférent le chef de l’Etat. Abdoulaye Wade a salué, hier, à la levée du corps de l’épouse de son fils, ‘l’esprit de solidarité’ des Sénégalais pour lui avoir manifesté ‘une compassion sans égale’ à l’occasion du décès de Karine Wade.‘Je salue la forte mobilisation de tout leader politique, chef religieux, coutumier et des membres du corps diplomatique. C’est là un signe extraordinaire de la culture sénégalaise qui donne ses limites à l’adversité’. Preuve, selon le chef de l’Etat, que ‘le Sénégal est un peuple uni et indivisible sur la base d’un dénominateur commun, extrêmement profond, de n’être rien d’autre que des Sénégalais, uniquement des Sénégalais’.
Seize heures à la morgue de l’hôpital Principal de Dakar. Un policier en faction ordonne d’un signe de la main à la foule, massée devant le portail, de céder le passage. Une fourgonnette noire, stationnée à quelques mètres de la foule, effectue une marche arrière et s’incruste dans l’enceinte de la morgue. De l’extérieur, on aperçoit de solides gaillards soulever le cercueil de la dépouille mortelle de Karine Wade pour l’introduire délicatement dans le véhicule. La foule pointe du regard la fourgonnette qui se fraye, à nouveau, un chemin (avec l’aide du cortège de la police) en direction du cimetière musulman de Yoff.
Prévue à 10 heures, la cérémonie de levée du corps de l’épouse du fils de Wade a accusé une trentaine de minutes de retard. Toutefois, dès 10 h comme indiquée, les amis et proches de la famille Wade mais également de simples citoyens avaient envahi les lieux. La morgue était pleine à craquer. Ne pouvant plus contenir du monde, un second groupe se constitue et s’accroît à l’entrée de la grande porte, au fur et à mesure que les minutes s’écoulent. En dehors des Salamalec, un calme plat règne. La tristesse se lit sur le visage, crispé, des proches. Seuls les reporters photographes se faufilent dans la foule, marquant un temps d’arrêt pour photographier certaines personnalités. Les ministres du gouvernement, les militants et leaders de la mouvance présidentielle et de l’opposition : Tanor Dieng du Ps, Macky Sall de l’Apr/Yakkaar… ont marqué de leur présence la cérémonie.
Du côté des officiels, l’on annonce la présence du désormais ex-chef de l’Etat de la République islamique de Mauritanie, le général Abdel Aziz, du Premier ministre de la Guinée Conakry, du ministre malien de l’Extérieur, du ministre béninois chargé des Relations et des Assemblées et de l’épouse du président de la République du Bénin, du ministre de la Coopération française en plus des représentants du corps diplomatique, accrédités à Dakar. Il s’y ajoute, les représentants des différentes confréries, de l’église et des chefs coutumiers. De la morgue de l’hôpital principal, la dépouille mortelle de l’épouse du fils du président de la République est conduite au cimetière musulman de Yoff où elle sera enterrée.
LE CHEF DE L’ETAT CONFIE : ‘Karine Wade s’est convertie à Paris’
‘Je l’ai amenée chez le recteur de la mosquée de Paris, lorsqu’elle m’a exprimée son besoin de se convertir à l’Islam et elle s’est convertie. Depuis ce jour, elle n’a cessé de discuter avec moi sur les principes et préceptes de l’Islam qu’elle adorait’, confie le chef de l’Etat, à la levée du corps de Karine Wade. Abdoulaye Wade dit avoir toujours considéré sa bru comme sa ‘propre fille’.
Le père de la défunte qui a pris la parole, bien avant Abdoulaye Wade, se dit fier de la forte présence des Sénégalais qui ont effectué le déplacement pour rendre un dernier hommage à sa fille. Et il témoigne que ‘Karine avait retrouvé la spiritualité en devenant musulmane’.
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