48 heures de grève à l’hôpital régional de Kolda ont poussé les malades à sortir de leurs gongs et exiger qu’on s’occupe de leurs sorts. Mais les travailleurs ne l’entendent pas de cette oreille et menacent d’exhiber les dossiers sensibles de la structure hospitalière.
Ils étaient nombreux, hier matin, les malades qui voulaient des soins ou se faire consulter à l’hôpital régional. Malheureusement, ces patients sont restés bloqués devant le portail d’entrée. La raison, l’Intersyndicale des travailleurs de la Santé vient de décréter un mot d’ordre de grève de 48 heures pour protester, entre autres, contre la rupture de gaz oxygène et le manque de gants. Une grève improvisée, selon les nombreux patients trouvés devant le portail. Déçus de ne pas se faire traiter, ces malades ont manifesté leur indignation contre les autorités sanitaires. «Nous ne pouvons pas mourir faute d’assistance à cause d’un bras de fer entre le personnel et l’administration», a lancé l’un d’entre eux, le sachet de médicaments entre ses mains. La cinquantaine sonnée, Mamadou Baldé ouvrier de son état avait rendez-vous, hier matin, au département de médecine générale. A l’image de la plupart des malades rencontrés dehors, son rendez-vous est reporté à une date ultérieure.
Les malades jugent le mot d’ordre de 48 heures contraire à la volonté d’assister les malades dont certains viennent du monde rural.
Malgré le service minimum institué, les malades déjà internés crient leur ras-le-bol pour manque d’intervention régulière. Pourtant, les travailleurs trouvent cette grève légitime, dans la mesure où le préavis a été lancé suite à leur rencontre du 29 septembre dernier avec le staff administratif, pour examiner ensemble la plate-forme revendicative ayant conduit au mouvement de grève des journées du 27 et 28 septembre. D’ailleurs, au cours de cette importante rencontre de sortie de crise, des explications et clarifications ont été données par le staff administratif sur les questions qui constituent des goulots d’étranglement.
A propos des problèmes soulevés qui vont de la rupture d’oxygène au manque de gants en passant par les questions financières et de cotisation à l’Ipres et autres, le directeur de l’hôpital a apporté des éclaircissements. Visiblement, l’intersyndicale n’est pas rassurée et accuse l’administration de laxisme. Par conséquent, les travailleurs demandent le départ immédiat de l’équipe administrative. Ils se donnent aussi les moyens d’aller jusqu’au bout, afin de faire la lumière sur tous les dossiers sensibles de l’hôpital. Il s’agit, entre autres, du surendettement de la pharmacie, la non cotisation à la Caisse de sécurité sociale, la rupture récurrente de l’oxygène médical et le recrutement des plus de 40 ans. Face à cette situation, les malades se disent fatigués de payer les conséquences d’une bataille qui, dit-on, «peut trouver des solutions sans grèves ni débrayages».
La Convention des jeunes de Kolda ne s’est pas empêcher de jouer les médiateurs, afin de sauver les populations, surtout les malades qui doivent encore prendre leur mal en patience.
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