Les commerçants du marché Sandaga, réunis dans un collectif regroupant les locataires de Touba Khelkom, Touba Sandaga, Sicap Plateau ainsi que les propriétaires de magasins installés au centre ville, ont pris à bras-le-corps la question de l'occupation anarchique des devantures de leurs échoppes. Le directeur du Commerce intérieur, invité à la réunion des commerçants, a expliqué comment l'Etat entend régler ce problème. Un partenariat Etat-Promoteurs Privés et Système financier décentralisé, est défini dans le cadre d'une solution durable.
Les commerçants de Sandaga ont récemment élevé la voix, pour attirer l'attention des autorités sur les désagréments que leur causent les marchants ambulants. Alassane Dieng dit Alla, le responsable des commerçants de Touba Sandaga, qui avait convoqué les autorités municipales de Dakar et le directeur du Commerce intérieur, a argumenté pour amener les autorités à accorder plus d'attention au phénomène des marchands ambulants. C'est en réponse à cette doléance que le directeur du Commerce intérieur a rassuré les commerçants, quant à la volonté de l'Etat de trouver une solution définitive à cette question.El Hadji Alioune Diouf a révélé les efforts déjà fournis par l'Etat dans ce sens. Il a indiqué qu'«un recensement de 8700 marchands ambulants a déjà été effectué et que 4700 cantines ont été identifiées dans des localités comme Petit Mbao, Thiaroye, marché Nguélaw… pour leur recasement». Car, dans les faits, il existe une convention de partenariat entre l'Etat, les promoteurs privés et le système financier décentralisé. Dans ce cadre, l'Etat a pris en charge l'enveloppe de 10%, soit 300 millions Cfa représentant l'apport des marchands ambulants ; le montant total du projet étant évalué à 3 milliards de francs Cfa. Il ressort des explications du directeur du commerce intérieur qu'au moment de les recaser, les autorités choisiront les marchands ambulants qui présentent les meilleures possibilités de remboursement. C'est donc là une ébauche de solution à la lancinante question du recasement des marchands ambulants. Une mesure qui s'impose pour plusieurs raisons.
De l'avis du responsable de Touba Sandaga, Alla Dieng, «du fait de la présence accrue des marchands ambulants, les commerçants régulièrement installés enregistrent quotidiennement des baisses de recettes qui, dans beaucoup de cas, ont conduit à l'arrêt de leurs activités». Pour lui : «Il est injuste que nous payions trois fois la taxe sur la valeur ajoutée, avec un minimum de 30 000 francs Cfa de dépense journalière liée à nos charges de fonctionnement. Sans compter la location qui est précédée par le fonds de commerce, qui nous revient entre 10 et 20 millions Cfa. Et nous devons, en plus, accepter de subir la concurrence déloyale des marchands ambulants qui nous étouffent !...». De ses explications, il ressort qu'aujourd'hui, pas moins de 360 commerçants ont fermé boutique, du fait de la concurrence déloyale des marchants ambulants.
Et d'ajouter que «192 commerçants ont tout simplement préféré aller en émigration, plutôt que de continuer à exercer un métier qui, du fait de cette situation, ne leur rapporte plus grand-chose». Pour toutes ces raisons, devant les autorités, les commerçants de Sandaga ont élevé la voix. Du côté de la mairie de la ville de Dakar, représentée par Banda Diop, président de la commission Commerce et Artisanat et du responsable de la commission Halles et Marchés, «le constat de Alassane Dieng est réel et de notre côté, nous avons fait l'effort de nous rapprocher du Ministère du Commerce, pour trouver une solution viable».
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