Dénonçant la mise en œuvre de la politique du «deux poids, deux mesures» dont ils sont victimes, les travailleurs affiliés au Dahira Miftaahous Shahaada Touba-Asi interpellent Karim Wade pour être payés et exigent du syndic, Mansour Gaye, les millions prélevés sur les salaires des Mourides et qui devaient servir de «adya» destiné au Khalife général Serigne Mamadou Lamine Bara Mbacké.
Outré par la tournure prise par la procédure de liquidation de la compagnie Air Sénégal international (Asi) en faillite, les responsables du Dahira Miftaahous Shahaada Touba-Asi ont écrit une lettre au syndic Mansour Gaye pour lui réclamer 4,2 millions de F Cfa. Somme prélevée sur les salaires avec le consentement d’ex-travailleurs d’Asi qui, chaque année, usaient de la sorte du fait de l’inexistence d’un compte bancaire ouvert au nom du Dahira Miftaahous Shahaada Touba-Asi, pour collecter l’enveloppe servant de «adya» au Khalife général des Mourides.
Aujourd’hui que la compagnie aérienne nationale est en liquidation, les 4,2 millions de F Cfa de «adya» sont confondus dans les finances de la défunte compagnie de transport aérien. Alors que la date de la «ziara» annuelle qu’ils organisaient auprès de Serigne Mamadou Lamine Bara est déjà annoncée au Khalife, voire dépassée, les cotisants qui ont saisi par écrit le syndic chargé de la liquidation des biens d’Asi, depuis le 12 février dernier, n’ont toujours pas de réponse. «Nous venons par la présente vous saisir d’une situation de créance que Asi nous doit et qui peut se justifier par le solde du compte 42319300 ouvert dans les livres de la comptabilité», peut-on lire sur cette correspondance signée par le «Diawrigne Momar Talla Loum».
Le «adya» destiné au Khalife confondu dans les avoirs d’Asi
Ces talibés comptent d’ailleurs se rendre très prochainement à Touba «pour expliquer au Khalife que s’ils n’ont pas respecté leur rendez-vous annuel avec lui, c’est parce que les 4,2 millions de F Cfa collectés pour servir de adya ont été confondus dans les ressources financières de Asi». Contrairement à cette manne collectée, l’argent de la coopérative d’habitat, dont les responsables avaient pu ouvrir un compte bancaire complètement indépendant de la comptabilité d’Asi, n’a pas été confondu dans les ressources financières de cette dernière.
D’ailleurs, une commission a été mise sur pied pour gérer les fonds qui avaient été collectés sur la base du consentement individuel des travailleurs depuis des années. Une procédure de remboursement de cet argent a été enclenchée par les responsable qui comptent restituer jusqu’à concurrence de 75% des cotisations. Une bouffée d’oxygène pour les 500 licenciés d’Asi dont certains ont été expulsés faute de paiement de loyer. «Il y a des couples dont le mari et l’épouse travaillaient à Asi qui se sont disloqués», témoignent nos interlocuteurs.
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