Les multiples crises (délestages, inondations, paupérisation…) auxquelles fait face le Sénégal, à l’heure actuelle, résultent du fait que les populations, du moins celles se réclamant de l’Islam, ont dévié, depuis longtemps, des préceptes divins. Pour tranché que soit son sermon, il n’en remet pas, pour autant, au goût du jour, l’urgence d’un repentir sincère. Ce qui, aux yeux de l’Imam de la Grande mosquée de l’Unité 6 des Parcelles Assainies de Keur Massar, reste la seule planche de salut qui vaille «pour retrouver le bonheur qui s’éloigne de plus en plus». Et de donner, à titre illustratif, les nombreux exemples enseignés par l’histoire de l’Islam «qui prouvent que le sort des adeptes du péché a toujours été l’Apocalypse». Il en a été ainsi du péché originel ayant occasionné la sortie du Prophète Adama du Paradis. Tout comme, poursuit Imam Cissé, le peuple de Loth a été anéanti et rayé de la surface de la terre, à force de ramer à contre-courant des valeurs qui doivent régir la présence sur terre d’un être doué de raison comme l’Homme. Car, selon lui, «Allah a créé l’Homme et l’a soumis au respect d’un code auquel il doit se comporter en tout temps et en tout lieu».
Haro sur le silence des marabouts
A qui incombe, alors, la responsabilité de ce qui ressemble fort à une dépravation des mœurs ? La réponse de l’Imam Ahmadou Mansour Cissé est sans équivoque : «Adorer Dieu sans l’associer à qui ou à quoi que ce soit.» Interpellé sur ce que prévoit l’Islam, dans son projet de société, en cas de catastrophe comme les inondations, notre interlocuteur, par ailleurs fonctionnaire dans l’administration, n’y est pas allé par quatre (4) chemins : «L’Islam a prévu depuis longtemps ce genre de situations. Malheureusement, la solidarité, au sens enseigné par notre religion, n’est plus qu’une simple vue de l’esprit.» Appelant, au passage, les populations des zones sinistrées à «s’atteler, dans le futur, à loger dans des sites aménagés et bien lotis», notre interlocuteur s’est aussi ému, pour le déplorer, le silence assourdissant des chefs religieux sur les problèmes auxquels les fidèles, dont l’essentiel est composé par leurs disciples, sont confrontés avec la recrudescence des coupures de courant et autres difficultés liées aux inondations et au déclenchement du Plan Orsec. Bref, les marabouts sénégalais «gagneraient à marcher sur les traces du Prophète Mohamed (Psl) qui, au lieu de se contenter de collecter des «adiya», parcourait les rues de La Mecque et de Médine pour rencontrer les couches vulnérables pour trouver des solutions à leurs préoccupations».
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