Une femme sur dix a aujourd’hui le cancer du sein dans le monde. Les cas de décès, note le cancérologue Abdoul Aziz Kassé, sont en nette progression dans les pays en développement. Même si le Sénégal ne dispose pas de statistiques précises sur les cas enregistrés, certifie le docteur Kassé, la maladie est en nette progression dans le pays. Les causes du cancer du sein sont à 10 % connues alors que les 90 % versent dans un registre inconnu. Une raison suffisante qui pousse Abdoul Aziz Kassé à tirer la sonnette d’alarme. C’était samedi, au stade Léopold Sédar Senghor, face aux membres du Réseau des femmes pour le développement durable en Afrique (Refdaf). Tenant un discours d’alerte sur le thème ‘Les cancers féminins, prévention et dépistage précoce : cancer du sein et cancer du col de l’utérus’, le conférencier a invité les femmes à aller se faire dépister. Pour le docteur Kassé, ‘les femmes ne doivent pas attendre d’avoir des symptômes pour aller se faire consulter’. ‘La consultation, poursuit le cancérologue, doit se faire même sans symptôme une fois par an’. Car, si la maladie est détectée assez tôt, les chances de guérison sont plus réelles.
Toutefois, le cancer du sein n’épargne personne. N’importe qui peut attraper la maladie. Les plus jeunes chez les femmes atteintes de la maladie ont 13 ans. Mais si les femmes sont plus exposées, les hommes ne sont pas, pour autant, épargnés par cette pandémie. La gent féminine la plus exposée, explique le docteur Abdoul Aziz Kassé, est constituée ‘des femmes de plus de 40 ans, celles qui ont une puberté précoce, une première grossesse tardive (plus de 30 ans) ou une ménopause tardive, entre autres’. Pour prévenir la maladie, tous les signes qui s’apparentent à une déformation du sein, à l’écoulement du mamelon le plus souvent accompagné de sang ou la présence d’une masse sous forme de nœuds doivent pousser les femmes à se faire consulter par un médecin. Le docteur Abdoul Aziz Kassé préconise toutefois trois approches : l’autopalpation que la femme doit faire souvent devant son miroir, la consultation clinique et enfin la radio appelée mammographie. Selon l’âge, la mammographie doit être annuelle pour les plus de 40 ans. Et pour les plus de 35 ans, en plus de la mammographie de référence, l’autopalpation est recommandée. Seule l’autopalpation est exigée pour les jeunes femmes de 20 ans.
A côté du cancer du sein, qui fait des ravages chez les femmes, le cancer du col de l’utérus est aussi en nette progression. Cette maladie causée par le virus papilloma, peut atteindre toutes les femmes ayant des rapports sexuels. Aujourd’hui, estime Abdoul Aziz Kassé, parmi les facteurs à risque, on peut citer la polygamie, les partenaires multiples et les grossesses multiples. Les pertes blanches fréquentes peuvent être citées parmi les signes évocateurs de la maladie. Mais, se réjouit le cancérologue, ‘le vaccin du cancer du col de l’utérus existe depuis quelques mois, on attend l’autorisation de mise sur le marché pour avoir le prix du vaccin’. En attendant, le salut des femmes pour échapper au cancer du col de l’utérus réside dans le dépistage précoce. Pour prévenir toutes ces maladies, le docteur Seydou Nourou Diop du centre diabétique Abass Ndao conseille pour sa part l’adoption d’une alimentation saine. Il faut, dit le modérateur, ‘consommer moins de sucre, de sel et d’huile et beaucoup de légumes et d’eau’.
Après s’être réjouies de ces informations qui leur permettront à l’avenir de se protéger de ces maladies, les femmes du Refdaf promettent de vulgariser les conseils en essayant de toucher toutes les autres cellules du réseau. En attendant, elles ont signé une convention de partenariat avec l’Association sénégalaise des professionnels de la santé pour mieux combattre les fléaux qui les concernent.
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