Si les marchands ambulants de notre pays, à l’image des colporteurs officiels qui peuplent le Château de Versailles et qui sillonnent les marchés d’autres villes, s’organisaient mieux, l’économie du Sénégal s’en porterait encore mieux. L’apport du secteur informel dans l’économie nationale tournerait autour de 100 milliards Cfa. Avec un tel pactole, il faudrait nécessairement arriver à davantage d’organisation et plus de professionnalisme. En recevant hier les marchands ambulants au Palais de la République lors d’un Conseil Présidentiel consacré à cet effet, le Chef de l’Etat leur a promis des facilités pour disposer de cantines. Mieux, il a demandé aux promoteurs immobiliers de lâcher un peu de lest relativement aux taux d’intérêts.
D’accord pour soutenir le différentiel d’intérêt !
Les nombreux orateurs, hommes ou femmes ont évoqué les difficultés
liées à leur statut. Un statut en voie de reconnaissance puisque,
depuis l’accession de notre pays à l’Indépendance, jamais un Président
de la République n’a daigné les recevoir. C’est arrivé hier et les
espoirs autorisés, puisque reconnaissance officielle pour eux signifie :
la fin des brimades, la fin de la précarité et de l’exclusion. Cela
passe par la formalisation, donc changer de manière d’être et de faire.
L’octroi de cantines modernes a toujours été un vœu pieux, l’accès au
crédit, la mutualisation à travers l’inscription dans les institutions
de prévoyance sociale, l’organisation en Gie, le renforcement de
capacités, l’équipement de locaux en ordinateurs, l’alimentation des
caisses de solidarité entre autres, sont autant de propositions faites
devant le Chef de l’Etat.
Les préposés au crédit que sont Acef et le Crédit Mutuel, passés
maîtres dans la micro finance dans l’espace Uemoa, au regard de la
réussite du Sénégal, ont de leurs côtés salué la volonté politique
exprimée par le Président Wade et se disent prêts à allonger les
échéances liées aux payements. Ils ont également dit leur volonté
d’accompagner les orientations souhaitées par Me Wade.
Le ministre du Commerce, Amadou Niang, a pour sa part mis l’accent
sur la livraison des premières cantines. Il a annoncé que 3 milliards
ont été mobilisés pour apporter des solutions essentiellement locales.
Ledit projet porte sur la construction de 5700 cantines payables
en 36 mois, dont les prix varient entre 2750000F et 5000000F.
En réponse, Me Abdoulaye Wade a estimé que : «je n’ai pas attendu
aujourd’hui pour prendre en charge vos préoccupations. Le projet dont
vous faites allusion est l’affaire de la mairie et c’est Pape Diop,
l’ancien maire qui en avait la charge. Il n’y a pas d’opposition entre
la mairie et l’Etat. S’il peut le faire, je le lui laisse.» Le Président
Abdoulaye Wade continuera en soutenant que : «aucune mairie ne peut
supporter cela et on doit travailler pour l’intérêt des populations.»
Me Abdoulaye Wade a indiqué ne plus revoir les brimades infligées
aux marchands ambulants, dans l’exercice de leur fonction, nous
entendons. En lieu et place, Me Wade leur propose ni plus ni moins, une
meilleure organisation en créant des brigades de sécurité à même de
fixer des règles. Le Chef de l’Etat a jugé prohibitifs, les taux
d’intérêts exigés par les promoteurs : «le taux d’intérêt est trop
élevé, il doit être révisé pour que l’Etat puisse supporter le
différentiel.»
Il a dans la foulée, demandé aux promoteurs immobiliers de
revoir leurs modes de calculs, car à ce prix, le marchand ambulant peut
avoir une maison au Plan Jaxay et pourquoi pas, y ouvrir même une
boutique, dira le Chef de l’Etat. Il appartiendra au Premier ministre de
mener à bien cette mesure. Sur un autre plan, le Président de la
République a évoqué la situation des taxis poursuivis es qualités de
débiteurs indélicats : «il faut les aider à supporter les charges.» A
l’endroit des femmes, il dira : «on doit leur réserver une part dans le
projet.»
Enfin, le Chef de l’Etat a réitéré de renouer les fils du dialogue
avec l’opposition : «qu’ils parlent avec le Premier ministre et qu’on
discute, car c’est mon devoir en tant que Président de la République de
les recevoir. Dans le cas contraire, on attendra les élections et à ce
moment c’est le peuple souverain qui tranchera.»
Je suis prêt à les recevoir et s’ils veulent un rendez-vous, on
les recevra…demain, ajoutera Me Wade qui ne maquera pas de lancer cette
boutade : «dans l’opposition, il n’y a pas que Bennoo, il ne faut pas
qu’on oublie les autres.»
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