Les populations de Rufisque sur les dons aux sinistrés de l'avancée de la mer: “ Non au riz et au sucre, oui aux solutions durables ! ”

Après le sinistre causé par l'avancée de la mer le 01 juillet à Rufisque, précisément au quartier Thiawlène, c'est des dons de toutes natures qui sont transportés vers les populations de cette partie de Rufisque. Ce genre d'assistance semble ne pas intéresser véritablement les populations de Rufisque, qui réclament des solutions durables, face à ce phénomène.

Depuis le 01 juillet dernier, ce n'est plus le parfait amour entre la mer et les populations du quartier Thiawlène Rufisque. Les vagues en furie ont inondé plusieurs maisons, puis englouti une partie du cimetière de ce quartier. Depuis lors, c'est la ruée des donateurs vers cette communauté. C'est le gouvernement du Sénégal qui donne le ton, avec la descente à Rufisque de son ministre de la Solidarité, Fatou Taya Ndiaye et sa collègue Awa Ndiaye de la Famille et de l'entreprenariat. Ces deux ministres, dans cette solidarité gouvernementale, ont débarqué avec des tonnes de riz, du sucre, des matelas et couvertures, mais aussi d'autres produits d'entretien, et 15 millions de francs. Après ces ministres, une délégation marocaine s'est pointée avec elle aussi, avec des tonnes de riz, du sucre et de l'huile. Cette assistance en terme de vivres de soudure semble mettre en colère de nombreux Rufisquois. Ces derniers trouvent très honteuse cette sorte d'assistance qui, à leurs yeux, ne règle rien face à ce phénomène. “ C'est honteux d'assister chaque jour à des distributions et autres denrées à ces populations qui se bousculent ”, selon ces Rufisquois. De l'avis de certains, “ c'est une manière de faire oublier à ces populations leur long calvaire ; et faire du dilatoire sur la recherche de solutions durables à ce phénomène. Pour d'autres Rufisquois, “ les populations doivent refuser ces nombreux dons, et exiger de l'Etat qu'il s'attelle à régler cette question d'avancée de la mer à Rufisque qui, un jour, selon eux, va causer des dégâts irréparables. “ Ils doivent respecter la mémoire de tous ces corps emportés en mer, et décliner cette offre de riz et de sucre ”, s'indignent plusieurs jeunes. La cherté des denrées alimentaires, et la pauvreté qui sévit à Rufisque poussent ces nombreux ménages à courir derrière ces saces de riz et de sucre, pensent certains Rufisquois. La solution à ce phénomène, pour ces Rufisquois avertis qui dénoncent cette sorte d'assistance, c'est de déplacer les nombreux riverains, et de dresser de véritables digues de protection, comme dans certains pays africains comme la Gambie.