Après la grande soirée de Bercy, Youssou Ndour, lead vocal du Super Etoile, s’est entretenu avec la presse. Une occasion captée au vol pour préciser un certain nombre de questions qui ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps, comme la fameuse lettre adressée à Karim Wade par Youssou Ndour Head office (Ynho). Il a, par la même occasion, confirmé qu’il compte effectivement descendre dans l’arène politique pour soutenir un candidat à l’élection présidentielle de 2012. Extraits de ses propos.
Concernant la lettre écrite à Karim Wade
«Je dois d’abord dire que le parrain de Bercy, c’est l’ancien entraîneur de l’équipe nationale, Bruno Metsu. Cela est clair. Parfois, les gens n’entendent pas bien. Ou alors ne veulent pas comprendre. Je crois que ce qui est important, c’est de retenir ce que la personne dit et de ne pas y revenir tout le temps. J’ai été très clair. Le 11 mai au soir, sur la Rfm, j’ai dit comprendre et accepter trois Youssou Ndour. Il y a « Youssou Ndour le républicain », il y a l’artiste et le citoyen politique. Le républicain respecte son pays et ses institutions, quelles que soient les personnes qui les incarnent. Je les respecte et il n’y a aucun problème. Le Bercy, c’est un comité d’organisation. Ce comité est chargé dans un premier temps de chercher tous les moyens pour accomplir notre mission. On déplace plus de 300 personnes. Cela coûte extrêmement cher. Ce n’est pas les recettes de Bercy qui vont payer cela. Donc je donne au comité d’organisation le feu vert pour contacter les institutions de notre pays. Je n’ai pas froid aux yeux. Ils ne devaient même pas attendre qu’on leur fasse une demande par rapport à leur participation, parce que c’est un évènement culturel majeur. Et on permet à beaucoup de Sénégalais, de fans d’en bénéficier, sans bourse délier. On voit des évènements qui n’ont aucune importance, pour lesquels, on affrète des avions. Je vais être clair. Quelles que soient les personnes qui incarnent les institutions sénégalaises, que je sois avec ces personnes ou pas, cela ne peut pas m’empêcher de réclamer mon droit. Je demande à tous les Sénégalais de revendiquer leurs droits. Donc je donne l’accord au comité d’organisation d’écrire à tout le monde pour chercher des moyens. Et dans ce cadre, le comité d’organisation a écrit à tout le monde. Beaucoup de lettres ont été écrites pour cela. Je n’ai pas personnellement signé de lettre et il (Karim) en fait la publicité. Je ne rentre pas dans les polémiques. Karim Wade a son système de communication, c’est son problème. Mais une lettre, c’est une lettre. Quand une lettre arrive, on répond. Mais quand une lettre arrive et qu’on la met dans la presse, c’est un autre style. Si je sortais toutes les lettres, toutes les discussions qui se passent, «dëk bi toj» (le pays va trembler). Je peux donc vous dire que c’est dans ce cadre et dans cet esprit que le comité d’organisation a écrit à des gens dont je ne me permets pas de citer les noms parce qu’ils ne veulent pas que l’on connaisse le contenu de leur lettre. Je n’ai pas écrit à qui que ce soit. Moi, j’écris au président de la République, les autres c’est le comité d’organisation qui leur écrit. C’est comme ça que je suis organisé. Mais «xam naa sama ñjëg, xamnaa may kan» (je sais ce que je vaux et qui je suis). Si c’est une lettre écrite par le comité d’organisation et qu’on en fasse toute une publicité, c’est tant mieux et bonne chance pour ceux qui l’ont diffusée. J’ai été très clair samedi à Bercy».
«Je serai avec un candidat en 2012»
«Les Sénégalais se posent beaucoup de questions après l’obtention du signal de Tfm. Le blocage était une injustice qui nous a fait perdre beaucoup de temps et d’argent. Les gens se demandent si c’est à cause de la télé que j’ai créé le mouvement citoyen. Mais samedi, j’ai clarifié les choses à Bercy. Je n’ai aucune ambition personnelle, mais je vais descendre dans l’arène politique en 2012 en soutenant un candidat. Vous savez, les hommes politiques ont leur stratégie. Moi, je ne suis pas un homme politique classique. Je suis un artiste qui arrive dans la politique. Personne ne m’apprend mon style de communication. Le moment venu, j’espère qu’on va se rappeler ce que je dis aujourd’hui. À ce moment-là, vous verrez avec qui je serai, avec quel groupe j’irai aux élections de 2012. « Fekke ma ci boole» ne va pas s’arrêter, ça va continuer et ce sera animé. Nous avons déjà des centaines de milliers de personnes et je ne suis pas tenu de sortir une liste. Je vais dérouler ma stratégie tout seul au moment que je sentirai venir. Je ne me dispute avec personne. Ceux qui incarnent la République du Sénégal, je les verrai tous, chaque fois que j’aurai besoin d’eux, parce qu’ils gouvernent mon pays et j’ai ma part comme vous. Parfois il y a des problèmes d’interprétation. Moi, je ne vis pas de la politique. J’ai mon métier. Lettre ou pas, ces temps-ci, ça fait un peu de publicité pour Karim, c’est bien pour lui. On passe à autre chose ».
El Hadji TALL et Harouna FALL envoyés spéciaux à Bercy
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