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Lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye : Derrière la vétusté des bâtiments, des cracks

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Lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye : Derrière la vétusté des bâtiments, des cracks

Le Lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye vient de remporter, pour la troisième fois de suite, la première place au concours général 2010, avec vingt-deux lauréats. Un excellent résultat qui reflète mal les conditions de travail et de vie dans cet établissement.

Le Lycée Limamoulaye de Guédiawaye est l’expression d’un paradoxe inouï. Tellement, les résultats obtenus par cet établissement dans les divers examens et concours sont loin de refléter les conditions dans lesquelles évoluent les professeurs et leurs élèves. Pour la troisième fois de suite, le lycée, implanté au cœur de la banlieue dakaroise, vient de remporter, de fort belle manière, la première place au concours général 2010 avec vingt-deux lauréats. En conférence de presse hier, dans les locaux du lycée, le collectif des professeurs a expliqué que ‘le lycée se positionne de manière répétée à la première place du Concours général. L’année dernière, il s’en est sorti avec dix-sept prix. Cette année, il a réussi à avoir vingt-deux prix’. Ces résultats sont d’autant plus rayonnants que ‘le lycée a raflé le premier et le deuxième prix Philosophie tout comme le premier accessit, alors que cela fait quinze ans que les prix de philosophie nous échappent. Nous avons également remarqué que des élèves qui ont été primés l’année dernière, le sont aussi cette année’.

Une distinction ‘sagement et sacrément méritée’, jugent les membres du collectif puisqu’elle est le résultat d’un engagement sans faille. A les en croire, ‘les lauréats que nous avons ici en français, philosophie, mathématique…, ont fait l’objet d’un véritable encadrement et cela, depuis les grandes vacances. Ils travaillent les mercredi, samedi, dimanche et les jours fériés’. Ce qui les amène à ‘toujours dépasser le quantum horaire requis en dispensant des cours aux élèves, pendant les heures creuses’. Résultat : le travail se ressent dans les autres examens et concours. Avec fierté, les professeurs entonnent en chœur que ‘cette année, le lycée s’est classé premier dans les différents concours auxquels les élèves ont participé’. Il s’agit, entre autres, du concours Citizen Dictée, du Festival international des journaux lycéens, du Concours junior polytechnique organisé par l’Ecole polytechnique de Thiès. Ces résultats se font même sentir en dehors des frontières, notamment dans les grandes universités étrangères et les grandes écoles comme l’Ecole polytechnique de Paris. Pour preuve, ‘chaque année, les différents responsables de ces institutions nous envoient toujours des lettres de félicitation’, font-ils savoir, toujours la fierté en bandoulière.

Cette fierté est vite remplacée par une amertume d’autant plus profonde que ‘derrière les belles performances de l’établissement, il subsiste un délabrement total des locaux’. Ce qui expose les professeurs et leurs élèves à un danger permanent. ‘Le Lycée Seydina Limamoulaye est en danger. Chaque jour que Dieu fait, nous frôlons la mort’, se désole un membre du Collectif des professeurs qui ajoute que ‘si rien n’est fait, le lycée va s’écrouler sur nous’. Aussi lancent-ils ‘un cri de détresse pour la reconstruction du lycée afin d’éviter au Sénégal un deuxième bateau Le Joola’. Plus en verve, une de ses collègues soutient que ‘quand l’Etat du Sénégal se glorifie d’être l’un des rares pays au monde qui injecte 40 % de son budget dans l’éducation, le lycée Limamoulaye souffre d’un état de délabrement avancé. C’est aussi paradoxal que des élèves dits excellents travaillent dans ces conditions’. Et un prof de français de rappeler que ‘s’il est vrai qu’un esprit sain doit être dans un corps sain, il reste aussi vrai qu’un esprit doué doit évoluer dans un environnement épanouissant, voire sécurisant’. Ce qui n’est pas le cas pour les élèves du Lycée Seydina Limamoulaye qui, malgré leurs bons résultats, s’exposent à des dangers permanents. Si ce ne sont pas ‘les bâtiments qui risquent de tomber sur eux, si ce ne sont les kilomètres qu’ils font à pied pour rallier le lycée ou encore le fait de passer les journées à l’école avec le ventre creux, ce sont les cars rapides qui se bousculent devant le lycée, occasionnant souvent la mort de nos collègues et nos élèves’, laissent-ils entendre, amers. Cet état de fait les amène à regretter qu’au moment où ‘la banlieue, particulièrement sa jeunesse, est à l’honneur dans tous les discours politiques, l’on semble négliger cette pépinière de cadres qui constituent l’espoir de demain’.

 



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