L’Aïd el Kébir de cette année a été fêté à l’unisson et dans la paix dans le département de Vélingara, mardi dernier. La menace d’un affrontement entre les communautés peule Fouladou et toucouleur de Médina Gounass (village à 60 km au sud-est de la commune) a été désamorcée par une présence dissuasive des forces de maintien de l’ordre, dépêchées dans la cité religieuse par le commandement territorial. Les voies qui mènent au site de prière, pour l’occasion, des toucouleurs, étaient longées de gendarmes, arme à la main. De même que les alentours des mosquées toucouleurs et peuls. Au finish, selon une source proche de la sécurité, il n y a pas eu de trouble parce que les toucouleurs ont accepté de se conformer à la consigne prière des gendarmes de se disperser qu’après s’être assurés que les peuls sont déjà à la maison en train de s’affairer autour du mouton à immoler. Au grand bonheur des forces armées qui n’ont pas eu à user de leurs matraques, cette année, comme ce fut le cas, il y a deux ans, précisément en 2007, à l’occasion de la fête de la Tabaski.
Cette année-là, les deux communautés en sont venues aux mains quand, après avoir fini les deux rakaas, les toucouleurs, pour se rendre au domicile du khalife Thierno Amadou Tidiane Bâ sont passés par la voie encore occupée par leurs ennemis de co-habitants qui écoutaient le sermon de l’Imam et khalife Thierno Amadou Baldé. Il faut préciser que la mosquée de la communauté peule se trouve à 200 m du domicile et mosquée du khalife toucouleur. Les klaxons et les vrombissements des moteurs des autos et motos ont révolté les peuls qui ont interrompu l’office pour laver ce qu’ils ont considéré comme un affront. Il y a eu plusieurs blessés graves et des règlements de compte qui se sont poursuivis, jusque dans les villages satellites avec des cases brûlées et du bétail agressé au coupe-coupe. Le calme ne revint véritablement qu’à la suite du décès des deux épouses âgées de plus de 90 ans,-encore vivantes-, du premier khalife Thierno Mamadou Saïdou Bâ. Ce, dans un intervalle de 24h, les 7 et 8 janvier 2007.
Ces deux dames ont couvé et bercé la plupart des dignitaires actuels des deux communautés, du temps où la cohésion était de rigueur et que tous étaient disciples de leur époux de khalife. Une cohésion qui a volé en éclats quand la politique fit son entrée dans la cité, en 1978 à la faveur de l’érection de la localité en chef-lieu de communauté rurale.
Correspondant
0 Commentaires
Participer à la Discussion