MANQUE D’INSFRASTRUCTURES D’ACCUEIL DANS LES UNIVERSITÉS : La section SUDES de l’UCAD s’interroge sur le sort des nouveaux bacheliers

Les nouveaux bacheliers sénégalais qui jubilaient après avoir décroché leur premier diplôme universitaire, risquent d’avoir le réveil brutal. Du moins, s’ils veulent poursuivre leurs études supérieures dans les universités publiques. En effet, ces temples du savoir sont confrontés à un déficit criard d’infrastructures qui réduisent considérablement leurs capacités d’accueil. Ce constat a été fait par la section Sudes des universités, qui donnait un point de presse hier matin.

Avec un taux de réussite de 38,4% au baccalauréat, quelques trente deux mille nouveaux jeunes bacheliers Sénégalais vont taper dès la rentrée académique prochaine aux portes des universités. En effet, ce rêve d’une bonne partie de ces futurs étudiants risque de fondre comme beurre au soleil, car les universités sénégalaises ne disposent pas d’infrastructures adéquates pour les accueillir. Ainsi, pour parer à toute éventualité, la section SUDES (Syndicat Unique et Démocratique des Enseignants du Sénégal) des universités, a convié la presse dans le but d’attirer l’attention du gouvernement. « Pour l’année universitaire 2011-2012, sur les trente et un mille bacheliers de l’enseignement général, les universités de Ziguinchor, Bambey, Thiès et Saint-Louis ne prévoient d’en absorber qu’un millier chacune. Cette faiblesse relative d’absorption de bacheliers est due pour l’essentiel au déficit d’enseignements et d’infrastructures d’accueil surtout en salles de cours travaux dirigés (TD) et de travaux pratiques (TP) spécialisés ainsi que d’amphis de grande capacité », a expliqué Cheikhou Issa Sylla, le Secrétaire Général du dit syndicat. Cachant mal ses inquiétudes, M. Sylla est d’avis que « si le nouvel de la faculté des lettres de l’UCAD (qui doit accueillir les 20.000 bacheliers) n’est pas achevé avant la rentrée, le problème restera entier ». Toutefois, faisant un clin d’œil aux bacheliers scientifiques, le syndicaliste soutient que, « il faudra construire et équiper des salles de TP spécialisés à la Faculté des sciences et techniques, si on veut les (étudiants) orienter ». Cependant, le Sudes, conscient du devenir des étudiants, approuve l’idée du président Wade tournant autour du « sort des Bac moins un ». « C’est le lieu d’encourager et d’approfondir la récente initiative du président Wade de s’attaquer au sort des Bac moins un, qui sont les laissés-pour-compte. Il faut aussi prendre dans la même foulée les Bac plus qui cartouchent dans le système, au même titre que les Bac tout court, qui risquent d’être laissés à quai », ont conseillé les membres du Sudes.

Les retards de salaire à l’UCAD dénoncés « A la fin du mois de juin dernier, les salaires à l’Ucad n’ont pu être payés qu’à partir du 06 juillet 2011 », ont d’emblée dénoncé Cheikhou Sylla et ses camarades. Et de déplorer encore « cette situation, qui illustre une tension dans la mise à disposition du budget des universités, symptomatique d’une fin d’année budgétaire difficile ». Selon eux, cette état de fait présage un malaise évident voire une crise, car l’enseignement supérieur n’ayant pas été pris en compte lors du vote à l’Assemblée Nationale de la dernière Loi de finances rectificative ». En outre, Mamour Sankhé Maître-Assistant au département Mathématique Informatique (Faculté des Sciences et Techniques), a plaidé pour l’ouverture de l’université de Kaolack avant le mois d’avril prochain. Pour lui, les études de faisabilité ont été effectuées, il ne reste qu’une bonne volonté gouvernementale, pour que cette promesse du président Wade, faite depuis 2009, puisse être traduite en acte concret. Ainsi, M. Sankhé, justifiant son idée, souligne que « l’université de Dakar peut la porter dans un premier temps, et les professeurs sont disposés à travailler dans ce sens ». Abdourahmane Mbodj