C’est finalement hier, vendredi 27 juillet, que le mouvement syndical a posé le premier jalon de sa riposte dite généralisée contre la vie chère au Sénégal. La Cnts de Mody Guiro a joué les éclaireurs en organisant sur l’itinéraire Triangle Sud (le siège de la RTS) à la place du Tirailleur jouxtant la grande gare de Dakar, une marche pacifique de protestation et de dénonciation active de la flambée vertigineuse des prix. Une marche qui est toutefois restée loin, au plan de l’organisation et de la mobilisation, de celle des années fastueuses de la Cnts.
Les organisations syndicales affiliées à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) ont battu le macadam hier, vendredi 27 juillet, dans les rues de Dakar pour protester contre la hausse vertigineuse des prix des denrées et la vie chère qui assaillent le quotidien des populations Sénégalaises et en particulier les travailleurs. Partant du siège de la Radiotélévision sénégalaise (Rts) situé au Triangle Sud, la procession composée de travailleurs et de syndicalistes ayant répondu favorablement à l’appel de la centrale de Mody Guiro s’est lentement ébranlée aux environs de 16h 30 à destination du point de chute de la manifestation situé à la place du Tirailleur, à côté de la Grande gare de Dakar et du môle 02 du Port autonome. Tout au long des allées Papa Guèye Fall et de l’avenue Faidherbe, les marcheurs qu’encadraient des éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) relativement discrets, ont défilé par un temps clément, en scandant avec force-volonté des slogans hostiles à la cherté du coût de la vie et à la dérive inflationniste qui flambe le cours des produits de consommation courante.
A la tête de la procession se trouvait de fait le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, Mody Guiro et son staff, déterminés à entraîner avec le plus de dynamisme possible leurs troupes dans cette marche pacifique contre la cherté de la vie. Pourtant, l’initiative ne fut guère aisée au regard de la faible mobilisation des syndicats présents et surtout des petits dysfonctionnements notés dans l’organisation qui ont failli plomber à la base la marche pacifique de la Cnts.
On était loin des manifestations mémorables de mobilisation et d’organisation que l’ancienne centrale syndicale de Madia Diop effectuait en ses temps de faste. Néanmoins, les manifestants du jour ont tenu vaille que vaille à mener à bien leur marche de protestation devant des badauds et des riverains largement acquis à leur cause. Il est vrai que la profonde dégradation des conditions de vie et la flambée exponentielle des prix des denrées de première nécessité et des produits à usage courant n’agressent pas seulement les travailleurs mais tous les Sénégalais, de quelque bord qu’ils soient.
Un premier pas vers une grève générale
Tout au long de l’itinéraire de la marche, les slogans ont donc fusé à tue-tête pour fustiger avec véhémence cette situation nationale fortement délétère pour les masses sénégalaises. « Non au prix cher du riz, de l’huile, du ciment et du lait, non à la concurrence déloyale, à la fermeture des entreprises nationales, à la spéculation tous azimuts, aux délestages récurrents de l’électricité » : autant de maux qui ont été dénoncés sans fioritures par les compagnons de Mody Guiro qui exécutaient à travers cette marche pacifique la seconde phase de leur plan d’action contre la spirale inflationniste des prix au Sénégal.
La manifestation a bouclé son itinéraire vers 17h 30 à la place du Tirailleur, donnant ainsi l’occasion à Mody Guiro de revenir sur le sens de la marche. Le responsable syndical s’est alors évertué, dans une vive harangue, à clamer la « fatigue générale » des travailleurs et des organisations syndicales devant la spirale inflationniste des prix et le coût cher de la vie. Devant ses partisans, Mody Guiro a plaidé de fait en faveur d’« une baisse sensible des prix des denrées, une baisse de la fiscalité sur les salaires et une augmentation de ces derniers afin de stabiliser le pouvoir d’achat des masses laborieuses » et cela avant d’inviter les pouvoirs publics à plus de volontarisme, de diligence et de concertation dans la recherche de solutions efficaces à la vie chère au Sénégal.
A défaut, la Cnts comme a tenu à le dire tout haut Mody Guiro, est déterminée à déposer instamment un préavis de grève générale pour concrétiser la riposte active de la classe ouvrière contre la politique délétère des prix du Sénégal et la détérioration des conditions de vie des travailleurs et des populations.
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