Marche de protestation : Les travailleurs du nettoiement déchargent les ordures sur Aprosen et réclament une audience avec le chef de l'Etat

Les travailleurs du nettoiement ont battu le macadam ce matin pour disent-ils réclamer de meilleures conditions de travail. Ainsi Madany Sy et ses camarades, refusent que la gestion des ordures soit confiée à l’Aprosen. Ils réclament aussi une audience avec chef de l’Etat.

« Les autorités veulent nous prendre pour des ordures, nous n’accepteront pas cette situation ». L’avertissement est du secrétaire général du syndicat des travailleurs du nettoiement. En effet les travailleurs du nettoiement ont battu ce matin le macadam du Rond point Jet d’Eau au ministère des collectivités locales, pour réclamer de meilleures conditions de travail. Ainsi dans les pancartes l’on pouvait lire, « non à la politisation du secteur du nettoiement », , « recrutement d’un Directeur des Ressources Humaines (Drh) », « pour la finalisation et la signature du projet de la convention collective des travailleurs du nettoiement », « audience avec le chef de l’Etat », implications des travailleurs dans les prises de décisions », « Aprosen on n’en veut pas », « budget 10 milliards, des miettes aux travailleurs ». Et dans une grande banderole, l’on lit : « Pour le respect des recommandations du comité paritaire ».

« Confier les ordures à l’Aprosen est une hérésie »

Les travailleurs du  nettoiement ne veulent pas de l’Aprosen (Agence pour la propriété du Sénégal) et ils font fait savoir à tue-tête. « Ils décident de la gestion des ordures sans nous mais nous userons de nos droits pour nous faire respecter », a d’emblée précisé le secrétaire général du syndicat des travailleurs du nettoiement. Qui précise, « suite aux recommandations du comité paritaire initié par le premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, il était question du décret de transfert des ordures au niveau de l’Entende Cadak-Car.  Mais nous avons appris tout récemment qu’il y a un autre décret qui veut  confier la gestion des ordures à l’Aprosen mais c’est une hérésie. C’est une situation malencontreuse, c’est malheureux ». « On nous prend pour des ordures mais nous n’accepteront pas cette situation. Ces gens ont montré leurs limites nous avons l’expérience et l’expertise », a déclaré dans un ton caustique Madany Sy. Non sans manquer de se demander, « pourquoi à chaque fois qu’on arrive à tirer notre épingle du jeu c’est un eternel recommencement ? Ce sont des crises cycliques à n’en plus finir? Pourquoi ces gens ne nous respectent pas ? Pourquoi ce manque de considération à notre égard ? Pourquoi cette politisation du secteur de nettoiement ? Répondant à son propre interrogation, il indique, « c’est parce que il y a des enjeux ». A l’en croire, « il y a à manger et à boire dans les ordures ».

…Une audience avec le chef de l’Etat

Aujourd’hui le problème, de l’avis du secrétaire général du syndicat des travailleurs du nettoiement, « ce sont les 10 milliards ». Et sur cette manne financière a-t-il dit, « les travailleurs n’arrivent même pas à voir 1 milliard de F Cfa, sur une masse salariale de 1600 travailleurs ». Pour Manady Sy donc, « il est temps que le travailleurs bénéficient de leur droit ». C’est pourquoi les travailleurs du nettoiement interpellent le chef de l’Etat. « Depuis 10 nous courrons derrière une audience avec le chef de l’Etat », a rappelé Madany Sy. Qui s’interroge,  « pourquoi Me Wade ne reçoit pas les travailleurs du nettoiement pourtant c’est nous qui ramassons ses ordures c’est nous qui ramassons les ordures des populations pourquoi on ne nous respecte pas » ? Aujourd’hui donc pour les travailleurs du nettoiement, « il est temps qu’on règle définitivement la question du nettoiement puisque ces grèves doivent cesser ».  Mais si les autorités refusent de les recevoir, ils promettent de passer à la vitesse supérieure. « Nous allons paralyser le système de Dakar à Yéne », a affirmé avec un phrasé acéré Madany Sy.  Les travailleurs du nettoiement réclament aussi le départ de Veolia. « Cette société n’est pas en mesure de satisfaire la demande sociale ce sont des business men qui bouffent la moitié du budget », a souligné Madany Su. Qui conclut, « 2 milliards de budget  c’est trop pour deux communes d’arrondissement ».