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MAUVAISES CONDITIONS D’HEBERGEMENT, DE TRAVAIL ET DE REMUNERATION : Les soldats sénégalais en mission en Côte d’Ivoire et au Libéria vident leur sac

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MAUVAISES CONDITIONS D’HEBERGEMENT, DE TRAVAIL ET DE REMUNERATION : Les soldats sénégalais en mission en Côte d’Ivoire et au Libéria vident leur sac
Le Populaire - C’est le ras-le-bol généralisé du côté des soldats en mission en Côte d’ivoire et au Libéria qui ruent dans les brancards. Et c’est pour dénoncer les dures conditions de travail sur le terrain, la mauvaise qualité de la nourriture, le retard dans le paiement de l’Indemnité journalière d’opération, mais aussi et surtout s’interroger sur la destination des Fonds d’opération de maintien de la paix (Opex) que l’Onu verse à l’Etat du Sénégal.

Les soldats sénégalais envoyés en mission en Côte d’ivoire et au Libéria donnent de la voix. Et c’est pour dénoncer leurs conditions d’existence. Selon certains missionnaires déployés sur le théâtre d’opérations et avec qui nous nous sommes longuement entretenus, « la nourriture qui est servie est de mauvaise qualité et insuffisante. Ce qui fait que cela crée souvent des révoltes dans les cantonnements ». Au moment où « les missionnaires des autres pays sont dans d’excellentes conditions et logent dans des préfabriqués climatisés construits par l’Onu (…) En Côte d’Ivoire et plus particulièrement à San Pedro, le logement du contingent sénégalais n’est pas digne d’abriter des Jambars ».

« On est dans de meilleures conditions dans les tranchées à Ziguinchor qu’en mission »

Un état de fait qu’ils disent ne pas comprendre : « Étant donné que le Sénégal est décidé à nous mettre à la disposition de l’Onu, cette institution lui verse le fonds de l’Opération de maintien de la paix (Opex) qui doit servir à mettre les militaires dans de très bonnes conditions et à les payer au terme de leur séjour. La destination de ces milliards nous inquiète, à cause de manœuvres que nous connaissons parfaitement. On veut réellement savoir où passe le fonds Opex pour les missionnaires d’autant que ces derniers ne mangent pas à leur faim ». Pour cause, ces « Jambars » indiquent que « le paiement de l’Indemnité journalière d’opération (Ijo) accuse constamment des retards de trois, voire quatre mois, et que du côté de la Direction de l’intendance, on (leur) sert le motif selon lequel il n’y a pas d’argent (alors que) cette Ijo permet aux troupes qui sont sur le terrain de régler certains de leurs besoins. Par exemple acheter une carte de crédit pour appeler la famille ». D’ailleurs, ils révèlent que « durant la Tabaski, les contingents en Rci et au Liberia n’ont pas reçu leurs indemnités, le commandant du Rci a fait cotiser 3 000 francs Cfa à chaque élément ». Des manquements qui, selon toujours nos interlocuteurs, sont minimes par rapport aux difficultés que les hommes rencontrent sur le terrain. Ce qui fait qu’ils haussent le ton : « Désormais, nous n’accepterons plus ces pratiques ». Non sans oublier d’inviter les autorités et plus particulièrement le président Wade pour qu’il revoie les conditions de travail des militaires sénégalais engagés dans des missions de maintien de la paix ». Parce qu’ils estiment que le commandement sur place est disqualifié de facto pour parler des dures conditions de vie des troupes. « Comment un commandant de contingent, qui peut avoir jusqu’à un million de primes de morale et 30 millions de fonds de roulement, peut-il parler des problèmes de ses hommes du fait qu’il cherche toujours à plaire au général ? » « On veut savoir où passe le fonds Opex pour les missionnaires »

Seulement, ces « Jambars » laissent entendre que le jour où il y a une visite d’autorité, le commandement met les petits plats dans les grands. « On sort de l’argent, on achète des poulets pour que la télévision puisse prendre ces images et faire croire à l’opinion que nous sommes dans d’excellentes conditions. Ce qui est totalement faux, car on est dans de meilleures conditions dans les tranchées à Ziguinchor qu’en mission ». S’agissant des primes de campagne qui sont payées au terme de la mission, nos interlocuteurs interpellent nommément le Cemga, le général de Division Abdoulaye Fall et le ministre des Forces armées, le ministre d’Etat Bécaye Diop. « Pourquoi les Français reçoivent en 04 mois dix millions de francs Cfa, les Éthiopiens et autres nationalités plus de 16 millions alors que le soldat sénégalais gagne en un an 03 millions 800 000 francs Cfa, le sous-officier 05 millions de francs Cfa et l’officier 06 millions de francs Cfa ? » Pourtant, disent-ils, « notre position est toujours plus avancée. Quand il faisait chaud à Bouaké nous étions présents, idem aujourd’hui pour San Pedro qui est un axe touristique dangereux ». Et d’exiger de l’Etat « la somme de dix millions au terme de leur mission au lieu de 05 millions ». Au-delà de ces récriminations, les missionnaires estiment que c’est l’Armée sénégalaise qu’il faut réformer avant qu’il ne soit trop tard. « Parce qu’on peut avoir un diplôme et rester 05, voire 08 ans sans avancer. Au même moment, des militaires qui sont affectés au Building depuis plus de dix ans et qui ont perdu tout réflexe militaire avancent et suivent des stages grâce à des appuis politiques ». Mais, ce qui irrite le plus nos interlocuteurs, c’est la route qui traverse le seul champ de tir de Dakar à savoir le bataillon d’artillerie. « Le fils du président, Karim Wade, détruit des bâtiments dans ce cantonnement pour faire traverser une route dans ce camp très sensible ». Au même moment, « les vrais officiers de l’infanterie qui se soucient de la vie des troupes sont affectés dans l’administration parce qu’ils dérangent ».

La Dirpa dégage en touche et précise Toutes les récriminations de ces soldats sénégalais déployés en Côte d’ivoire et au Libéria ont été balayées d’un revers de main par le colonel Ousmane Sarr, le patron de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa). Il précise que « pour la Côté d’Ivoire, le chèque relatif à l’Indemnité journalière d’opération (Ijo) a été envoyé ». Pour le contingent au Liberia, le colonel Sarr indique qu’ils sont à jour jusqu’au mois de mai, et pour le Soudan ils sont aussi à jour jusqu’au mois d’août. Interpellé sur l’insuffisance de la nourriture et sa mauvaise qualité, le colonel Sarr précise : « Pour l’alimentation, le seul cas, c’était le Liberia. Parce que l’expert des Nations-Unies avait diminué le taux de calories par homme. D’ailleurs, l’expert est sur place pour voir la situation ». Pour ce qui est des difficultés relatives à l’hébergement, le colonel Sarr laisse entendre : « Je ne vois pas où est le problème ».



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