La 6ème édition du Sommet Africités et le Salon international des villes et collectivités territoriales d’Afrique, constitue un énorme défi pour Mme Arame Ndoye, ministre des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire. Selon elle, le Sommet Africités permettra de situer le rôle et la place des territoires dans la construction du continent africain et va constituer une vaste tribune d’échanges sur diverses expériences en matière de gouvernance locale. Interview.
Dakar abrite, à partir de mardi, la 6ème édition du Sommet Africités et le Salon international des Villes et collectivités territoriales d’Afrique. Que représente pour le ministre des Collectivités locales que vous êtes, la tenue d’un tel événement ?
C’est avant tout un honneur qui est fait à la Ville de Dakar et au Sénégal dans son ensemble. Le Sommet Africités est devenu un événement dont la notoriété dépasse les frontières du continent africain. Il a atteint une dimension mondiale. C’est pourquoi je suis fière d’y prendre part, en qualité de ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales. Je suis particulièrement heureuse d’accueillir mes homologues d’Afrique. Mais, c’est surtout que l’énorme défi que représente Africités qui me semble plus important que tout le reste. Mon département a pris les dispositions, en relation notamment avec la Ville de Dakar, Cités et Gouvernement locaux unis d’Afrique (Cglua), les Associations d’élus locaux du Sénégal, pour la réussite du Sommet. Mais le travail entamé depuis plusieurs mois doit se poursuivre jusqu’au bout, en vue de l’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de ce sommet.
En l’espace de cinq jours, Dakar sera le rendez-vous de l’Afrique des peuples. Que peut-on attendre de ces assises?
Du 4 au 8 décembre, Dakar vibrera au rythme des collectivités territoriales ou locales d’Afrique. C’est donc la voix des peuples d’Afrique qui résonnera durant ces cinq jours. Nous attendons beaucoup de ce sommet dont le thème est « Construire l’Afrique à partir de ses territoires : quels défis pour les collectivités locales ? En premier lieu, Dakar cherche à relever le défi de la participation. Nous attendons 5.000 délégués de toute l’Afrique et du monde. En deuxième lieu, au sortir de ce sommet, nous devons situer le rôle et la place des territoires dans la construction du continent africain. En troisième lieu, le sommet est une excellente opportunité pour les collectivités locales d’échanger entre elles et avec d’autres acteurs, des expériences dans divers domaines de la gestion locale. C’est aussi le lieu pour nos régions, villes et autres collectivités territoriales de nouer des partenariats avec leurs homologues d’Afrique et du Monde, dans le cadre de la coopération décentralisée. Ces partenariats s’ouvrent également aux institutions qui appuient nos politiques de décentralisation et d’aménagement du territoire.
Quels sont les défis pour les collectivités locales ?
Ils sont nombreux. Ils sont relatifs à la connaissance et à la maîtrise de leur territoire. En effet, les collectivités locales ont besoin d’évaluer leur potentiel de ressources, en vue d’asseoir un développement cohérent et harmonieux de leur territoire.
Un autre défi est le développement de partenariat pour la réalisation d’infrastructures structurantes à l’échelle de plusieurs collectivités locales et de nature à favoriser l’intégration de nos peuples. En effet, l’émiettement de nos territoires, qui est la conséquence des découpages incessants opérés dans nos différents Etats, fragilisent les collectivités locales africaines et anéantissent leurs capacités d’investissement. Le thème de cette 6ème édition d’Africités renvoie à la nécessité de bâtir des collectivités locales fortes et viables économiquement, aptes à induire le développement du continent.
Enfin, un défi non moins important pour les collectivités locales, c’est interpeller suffisamment les Etats sur la nécessité de renforcer la démocratie locale, d’approfondir la politique de décentralisation et d’aménagement du territoire, de promouvoir le leadership féminin, etc.
En termes de propositions, qu’est-ce que le Sénégal pourrait mettre dans la balance pour enrichir les débats ?
Le Sénégal, en tant que pays ancré dans une vieille tradition de décentralisation, a toujours participé de manière active aux réflexions menées dans le cadre des Sommets Africités. Mais cette édition sera particulière, car c’est notre pays qui l’accueille. En effet, un nombre impressionnant d’experts prendront part aux sessions d’Africités. Ils y animeront des thématiques très variées sur la décentralisation, l’aménagement du territoire, les changements climatiques, le genre, la participation des populations, etc.
Les élus locaux sénégalais, qui seront près d’un millier au Sommet, participeront également aux débats et ont déjà versé des contributions de haute facture.
Personnellement, je dois prendre part à plusieurs rencontres avec des homologues africains, notamment avec les ministres des pays membres de la Conférence africaine de la Décentralisation et du Développement local (Caddel). Je dois également, au cours de plusieurs audiences, échanger avec des partenaires de mon département. Ce sont là de vraies rencontres politiques et techniques qui sont de nature à enrichir les conclusions du Sommet.
Je n’oublie pas que je dois, moi-même, présider certaines sessions spéciales et prendre part à d’autres en qualité de panéliste. J’y donnerai mon avis d’experte et ferai passer des messages forts au nom du Gouvernement que je représente à ces sessions.
J’ai également mobilisé les techniciens de mon département qui ont produit des réflexions intéressantes sur le financement du développement local, la fonction publique locale, la stratégie du Programme national de développement local, la modernisation de l’état-civil, l’expérience de l’Agence de développement municipal, le développement territorial, etc.
En outre, mon département, à travers l’Agence de développement local, a produit une brochure intitulée « Regards croisés sur le développement local » qui concentre les réflexions d’éminents experts sénégalais portant sur la thématique générale d’Africités et sur des thématiques spécifiques.
Sur le plan africain, la diversité des systèmes et stratégies d’administration des territoires est-elle une richesse pour mieux cerner la problématique de la gouvernance locale ?
Je suis persuadée que la diversité de systèmes et de stratégies d’administration des territoires constitue une richesse pour l’Afrique, car l’administration des territoires est un processus continu marqué par des expériences diverses, en fonction des réalités de chaque pays et de chaque territoire. Par ailleurs, il faut reconnaître que la problématique de la gouvernance locale n’est pas facile à cerner, car le concept même de gouvernance renvoie à de multiples réalités.
En tout état de cause, les pays africains doivent renforcer le rôle des cadres d’échanges d’expériences et d’harmonisation de nos pratiques, systèmes et stratégies. En effet, il existe des cadres au niveau régional tel que le Conseil des Collectivités territoriales de l’Uemoa, et au niveau continental tel que la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local (Caddel), qui peuvent permettre de bien cerner la gouvernance locale.
Dans le cadre de l’achèvement du processus de décentralisation au Sénégal, après l’adoption d’une fonction publique locale, est-ce qu’il n’y a pas d’autres projets en cours tels que le transfert intégral des compétences, la fiscalité locale, le financement des collectivités locales…
L’adoption du statut général des fonctionnaires des collectivités locales est un pas important que notre pays a franchi. Mais il existe d’autres chantiers tout aussi importants. A part ceux que vous citez, il y a le statut de l’élu local, la définition d’une stratégie nationale de développement territoriale, l’aménagement du territoire, l’informatisation et la modernisation de l’état-civil, la planification locale, etc. c’est la raison pour laquelle, dès sa prise de fonction, Monsieur le président de la République a lancé ce qu’il a appelé « l’Acte III de la Décentralisation ». C’est l’ouverture d’une nouvelle phase majeure après celle de 1972 et celle de 1996.
Mon département a déjà mis en place des commissions chargées de réfléchir sur les différents aspects de cette importante réforme. Tous les acteurs de la décentralisation sont parties prenantes à ce processus de réforme.
Propos recueillis par El Hadji Abdoulaye THIAM et Babacar Bachir SANE (Photo : Pape SEYDI)
16 Commentaires
Pff
En Décembre, 2012 (21:49 PM)Rewmi 2
En Décembre, 2012 (21:56 PM)je voudrais rentrer en contact avec les responsable de rewmi à paris.
si vous connaissez merci de me faire signe.
Rew Mi
En Décembre, 2012 (21:59 PM)Kakounakou
En Décembre, 2012 (22:06 PM)Gravissim
En Décembre, 2012 (22:07 PM)VOUS RETIREZ 100 000F DU GAB, ARRIVé CHEZ VOUS VOUS RENDEZ COMPTE QU AU LIEU DE 10 BILLETS DE 10 000F, 2 BILLETS DE 5000F SONT GLISSéS A L'INTERIEUR DE LA LIASSE (en dehors des 2 billets de 5000f qui sont mis au dessus des 10 000f).
Vous vous retrouvez avec 90 000f au lieu de 100 000f.
ALORS COMPTEZ BIEN LES BILLETS ET REGARDEZ TOUS LES BILLETS AVANT DE SORTIR DU GAB.
SI VOUS COMPTEZ SANS TOUS REGARDER, VOUS ALLEZ COMPTER 10 BILLETS MAIS PARMI CES BILLETS IL Y A DEUX BILLETS DE 5000 MALICIEUSEMENT CACHés DANS LA LIASSE. JE ME SUIS FAIS AVOIR CET APRES MIDI
Boy Quebec
En Décembre, 2012 (22:23 PM)FAITES PASSER LE MESSAGE THI BARQUÉ SERIGNE FALLOU
Marieme Faye
En Décembre, 2012 (23:08 PM)Didi
En Décembre, 2012 (00:35 AM)Modu
En Décembre, 2012 (01:09 AM)Modu
En Décembre, 2012 (01:11 AM)[email protected]
En Décembre, 2012 (04:56 AM)Papy
En Décembre, 2012 (08:03 AM)Darta_niang
En Décembre, 2012 (08:31 AM)Papis2001
En Décembre, 2012 (08:35 AM)Pikinois
En Décembre, 2012 (09:55 AM)[email protected]
En Décembre, 2012 (10:01 AM)Participer à la Discussion