Des vers, souris et mouches établissent leurs quartiers sur les corps
Les passants et autres riverains suffoquent
Le centre hospitalier régional de Tambacounda est malade. La chambre froide de la morgue est en panne depuis plus d'une dizaine de jours. Deux corps qui s'y trouvaient, ont fini par céder, devant la forte canicule qui sévit dans la capitale orientale, avant d'exploser. L'odeur pestilente qui se dégage, a créé une atmosphère de psychose, aussi bien chez les riverains que chez les passants de la devanture du centre hospitalier régional. Dans la journée du mercredi, un corps a explosé, avant d'être exposé dehors.
Les pisse-copies qui ont fait le déplacement au centre hospitalier régional de Tambacounda, n'en reviennent toujours pas. Finalement, ils ont pris la tangente, car ne pouvant plus respirer. La chambre froide de la morgue dudit centre ne fonctionne plus depuis une dizaine de jours. Les deux corps : celui d'un homme et d'une femme, qui y ont été déposés depuis quelques jours, ont explosé, suite à la forte canicule qui sévit dans cette partie Est du pays. Ce mercredi, un corps d'un accidenté âgé de 65 ans y a explosé, après s'être complètement décomposé, suite au long séjour dans la chaleur, après celui d'hier. Depuis la panne de la chambre froide, les corps sans vie qui sont acheminés à la morgue du centre hospitalier sont exposés à l'air libre, à même le sol, sur un plateau en aluminium, pour éviter l'explosion. Un sexagénaire dont l'identité n'a pu être déterminée, décédé suite à un accident de la circulation, a été le premier à faire les frais de l'explosion. Interné, en attendant de retrouver sa famille et les formalités y afférentes, le corps n'a pas résisté à la forte canicule. Finalement, il était en état de décomposition très avancé. C'est ce mercredi matin qu'il a explosé dans la chambre où il était admis, provoquant la psychose chez le « croque-mort », et certains agents, impuissants face à cette situation. Pour l'enterrement de ce sexagénaire, il a fallu faire appel à certains détenus de la maison d'arrêt et de correction de Tambacounda pour le ramassage de certains morceaux de ce corps, et l'enterrement en catimini au cimetière de Diallobougou ; personne n'osait approcher de la devanture de la morgue. Arrivé sur les lieux, ce mercredi vers les coups de 18 heures, c'est une odeur pestilente qui se dégageait dans la cour qui nous a accueilli. Personne ne pouvait respirer face à cette odeur nauséabonde. L'eau qui sortait des chambres de la morgue avait même fini de changer de couleur, et offrait un spectacle désolant, ruisselant à la devanture. Des souris, mouches et autres vers se faufilaient sur le corps d'une dame exposé à l'air libre. Le « croque-mort » que nous avons rencontré, était impuissant face à cette situation. « Depuis 2007, je suis là, mais ce qui s'est passé cette fois-ci, est vraiment regrettable », se désole-t-il, la mine triste.
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