Vendredi 26 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

PARTAGE DE PRIMES DE SAISIES ENTRE DOUANIERS ET GENDARMES : LES 2,4 TONNES DE COCAINE QUI SEMENT LA TEMPETE

Single Post
PARTAGE DE PRIMES DE SAISIES ENTRE DOUANIERS ET GENDARMES : LES 2,4 TONNES DE COCAINE QUI SEMENT LA TEMPETE
Ils sont soumis à l’obligation de réserve, mais lorsque la coupe est pleine, certains gradés de la gendarmerie n’hésitent pas à monter au créneau. Même si c’est sous le couvert de l’anonymat. Ils ne comprennent pas pourquoi on indemnise les douaniers lorsqu’ils font une saisie de drogue et pas eux. Plus grave, depuis le début du mois, ils n’ont pas reçu leurs bons de carburant.

«À chaque fois que des douaniers interceptent des marchandises frauduleuses ou saisissent de la drogue, ils sont grassement indemnisés. Et pourtant, nous sommes sur la brèche avec les malfaiteurs et nous courrons des risques énormes au péril de notre vie. Et lorsque nous réussissons à saisir une quantité colossale de drogue, on ne nous indemnise pas comme les autres.» Cette interrogation émane d’un gradé de la gendarmerie qui évoque la saisie record de drogue effectuée par la gendarmerie en 2007.

Le 27 juin 2007, des éléments de la gendarmerie avaient intercepté un bateau avec 1,2 tonne de cocaïne, près de Nianing, station balnéaire proche de Mbour. Le 1er juillet 2007, 1,2 tonne de cocaïne, supplémentaire avait été découverte dans une résidence proche de Mbour. Ce qui fait au total 2,4 tonnes estimées à 144 milliards de F Cfa.

Cinq Latino-Américains (trois Colombiens, un Equatorien et un Vénézuélien) avaient été arrêtés, puis condamnés par le Tribunal correctionnel de Dakar à 8 et 10 ans de prison ferme pour trafic international de cocaïne, 20 mois après la saisie.

«Malgré cette saisie record, rien ne nous a été donné. Ce n’est pas réconfortant. Et pourtant, plusieurs fois, ces dealers à cols blancs nous proposent d’importantes sommes pour obtenir leur libération», note un autre gradé de la gendarmerie.

«Sans bons de carburant depuis 20 jours»

Mais, ce qui fait le plus mal aux gendarmes, c’est la rupture des bons de carburant dans les brigades. Une rupture qui porte un sacré coup à la mobilité des pandores obligés de disputer le terrain aux délinquants et autres grands bandits. «Depuis le début du mois, nous n’avons pas reçu notre dotation en carburant. On nous demande de sécuriser les personnes et leurs biens, de rester en veille 24h/24h et d’être opérationnels à tout moment pour voler au secours des personnes en danger. Mais on ne nous donne pas les moyens de faire notre travail correctement. Chaque mois, on nous donne 150 litres de carburant contre 1 000 litres pour chaque député. Encore qu’on ne peut même pas nous assurer ces 150 litres à la fin de chaque mois. Depuis 20 jours, nous sommes sans bons de carburant. Alors, si on nous signale une infraction qui est en train de se commettre, comment allons nous faire pour nous déplacer ?», tonne, dépité, un commandant de brigade.

Joint au téléphone, hier, le commandant Daouda Diop, chef de la Division communication de la gendarmerie nationale, déclare : «Même moi, je n’ai pas encore reçu ma dotation en carburant. Mais ce n’est pas un problème imputable à la gendarmerie. C’est plutôt un problème administratif. Il se trouve qu’auparavant, les sociétés d’hydrocarbures donnaient des bons pour se faire payer après. Mais maintenant, ils se font payer d’abord avant de libérer les bons.»

Mais quelques minutes plus tard, le commandant Daouda Diop nous a rappelé pour ajouter : «J’ai joint le responsable qui m’a dit que le problème était réglé. Les bons seront disponibles au plus tard en début de semaine prochaine.» Toutefois, précise le commandant Diop, «ce sont les bons qui manquent, mais il y a du carburant en vrac dans les casernes pour la dotation des véhicules». Sur l’indemnisation pour la saisie de drogue, le commandant Diop soutient qu’il n’y a jamais eu, au niveau de la gendarmerie, d’indemnisation pour une quelconque saisie de drogue. «J’ai effectué des saisies, mais jamais je n’ai été indemnisé. S’il s’agit de marchandises frauduleuses, le gendarme est en droit de réclamer une indemnisation, car la marchandise sera revendue, mais la drogue n’est pas revendue. Elle est détruite», dit-il.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email