La commune de Pata, située dans le département de Médina Yéro Foulah, région de Kolda souffre d’un manque criard d’infrastructures sociales. Dans cette ville rurale, il n’y a ni eau, ni électricité encore moins une voirie urbaine. C’est ce qui a provoqué le courroux des populations locales qui ont battu le macadam ce mercredi à travers les rues envahies par de hautes herbes. Du foyer des jeunes à la mairie, les populations composées des jeunes, vieux et femmes n’ont pas manqué de crier leur ras-le-bol face à cette situation qui n’honore pas les responsables politiques - dont le ministre Bécaye Diop - qui n’auraient rien fait pour développer cette ville nous dit-on.
Pendant plus de deux tours d’horloge, les populations scandaient : ‘Nous voulons des routes’ ; ‘Nous réclamons de l’électricité et de l’eau potable’. Une fois à la mairie, le président de la jeunesse de Pata a remis au maire Alioune Badara Baldé un mémorandum adressé aux plus hautes autorités du pays. ‘Si nous avons organisé cette marche, c’est pour manifester notre mécontentement face au manque d’infrastructures dont est victime notre nouvelle commune. Le nouveau lycée n’as pas encore de professeur, la case des tout-petits est en construction depuis 2001, le poste de santé est sans médicaments et les gens sont obligés d’aller se soigner en Gambie’, a déclaré le président de la convention des jeunes de Pata.
Du côté des femmes, c’est le calvaire selon les dires de Madame Hadja Aïssatou Bâ, présidente des groupements féminins de Pata. ‘Nous ne sommes pas contentes des autorités de ce pays qui nous ont oubliées. On demande aux jeunes de renoncer à l’émigration clandestine sans aucune solution alternative de sortie de crise. Avec ce manque de courant, c’est le banditisme qui prospère. Et le plus grave, c’est que, au lieu de soulager les femmes, on nous enfonce dans la pauvreté’, dit-elle. Aucune route du département de Médina Yéro Foulah n’est goudronnée. C’est ce qui explique, selon Habibou Baldé président de la jeunesse de Pata, le fort taux de mortalité maternelle et infantile enregistré dans cette partie du Fouladou frontalière à la Gambie. Les évacuations multiples qui se font sur ces routes cahoteuses se soldent souvent par des décès en cascades. Ce que les populations ne cessent de dénoncer.
A noter que le maire de Pata, en recevant le mémorandum des mains des manifestants, a précisé que ‘cette manifestation est légitime puisqu’elle étale sur la place publique les vœux des populations qui aspirent à un certain bien-être social. Et cela passe par un accès à l’eau potable, à l’électricité et à de bonnes routes pour évacuer nos malades à Kolda.’ Et d’ajouter que, ‘pour ce qui est de l’électricité, le ministre de l’Energie, Karim Wade, après avoir reçu notre correspondance a instruit les responsables de la Senelec de Ziguinchor de mener une étude afin d’installer à Pata une centrale électrique qui va distribuer de l’énergie à Pata en permanence.’ Il y a aussi les Allemands qui ont décidé de débloquer une bagatelle de 900 millions de francs pour installer une centrale à biomasse à Pata pour fournir de l’électricité aux différents ménages.
Il faut souligner que ce ne sont pas seulement les populations de Pata qui avaient envahi les rues. Il y avait aussi celles de la communauté rurale de Kérewane qui avaient grossi les rangs des protestataires. Plus de 700 femmes, jeunes et adultes issues de cette communauté rurale dont le nombre de village est estimé à 103, exigent de l’Etat la division de leur zone en trois entités et l’érection de Kérewane en chef-lieu d’arrondissement.
3 Commentaires
Marie Fall
En Novembre, 2011 (05:46 AM)politiciens de voleurs, poltrons et égoïstes,
senegalais levez-vous, brûlez, tuez après on reconstruira, le peuple doit se révolter sans attendre les politiciens car ils sont tous dans des calculs électoralistes... levez-vous
ce pouvoir est violent il faut lui rendre la monnaie
Patanke
En Novembre, 2011 (08:05 AM)Myfois
En Novembre, 2011 (14:51 PM)Participer à la Discussion