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Pourquoi 94% des Sénégalais ne sont pas satisfaits du fonctionnement de la Justice

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Pourquoi 94% des Sénégalais ne sont pas satisfaits du fonctionnement de la Justice
La perception négative que les Sénégalais ont du fonctionnement de la Justice vient d’être confortée par une étude dont les résultats sont sans appel : A 94%, les sondés ne sont «pas satisfaits du fonctionnement de la justice», pendant que 60% ne sont «pas satisfaits du règlement des conflits et de l'exécution des décisions de justice», là où 30% s’inquiètent de l’«absence de transparence». Même si les griefs sont une ritournelle sans cesse entendue par les officiels, l’ampleur des taux de perception négative révélés par l’étude surprend le ministère de la Justice.

«94% des Sénégalais ne sont pas satisfaits du fonctionnement de la justice». C’est l’une des principales conclusions de l’étude sur la perception du fonctionnement de la Justice par les populations faite par le Réseau africain pour le développement intégré (Radi), dans le cadre de l’exécution du projet de réforme de la justice, soutenu par Christian Aid. Et dont les résultats ont été présentés, hier, lors d’un atelier de restitution qui a réuni tous les acteurs du secteur. Selon Ababacar Ndiaye, juriste consultant, auteur de l'étude, «2% (des sondés) ont donné des réponses mitigées», alors que «4% se disent satisfaits parce que la Justice a eu à régler leur problème». Il précise d’ailleurs que ces derniers «sont des gens qui ont eu à gagner des procès, ou leurs parents».

Sanctionner les magistrats pour améliorer le fonctionnement de la Justice

Devant tant de griefs, les populations à «60% misent en faveur de la sanction des magistrats» pour améliorer le fonctionnement de la justice. Pendant ce temps, 10% estiment qu’il faut procéder à «la réorganisation de la police et de la gendarmerie» et 10% autres sont «pour la suppression des vacances judiciaires». L’étude montre, selon Ababacar Ndiaye, que «les réformes sont faites d'en haut et les populations ne sont ni informées, ni impliquées». En effet, 95% des sondés ne sont pas au courant des réformes en cours dans le domaine de la Justice alors que «5% n'ont écho que d'un aspect minimum de ces réformes». Qu’à cela ne tienne, ils sont par contre 98% à penser qu’elles doivent être menées alors que 2% sont pessimistes et estiment que «ces réformes ne changeront rien dans le fonctionnement de la justice s'il y a les mêmes hommes».


Sur un autre plan, cette étude montre que «les gens perçoivent la justice comme le lieu d'affrontement entre des personnes en conflit». 60% des personnes interrogées soulignent que les principaux services que la justice peut leur rendre, c’est régler les conflits alors que 35% pensent que c’est «condamner des coupables» là où 5% estiment qu’elle leur sert à «délivrer des actes».


MADEMBA GUÈYE, MAGISTRAT, CONSEILLER TECHNIQUE AU MINISTÈRE DE LA JUSTICE «Cette étude ne nous apprend pas grand-chose, c'est les chiffres qui nous ont un peu surpris»


Les résultats de cette étude laissent dans un état mitigé le magistrat Mademba Guèye, Conseiller technique au ministère de la Justice chargé de la justice de proximité. «Cette étude-là, au fond, ne nous apprend pas grand-chose. C'est peut-être les chiffres qui nous ont un peu surpris», a-t-il dit en guise de réaction après l’exposé du présentateur. Il a expliqué, pour argumenter, sa réaction que «l'essentiel des griefs soulevés a déjà été identifié par l'étude qui a précédé la mise en place du Programme sectoriel justice (Psj)».

Ce qu'il y a, selon lui, «c’est peut-être un problème d'information, de communication et de visibilité de ce que font les autorités pour améliorer le service public de la justice». Il faut noter que l’étude a été commanditée par le Réseau africain pour le développement intégré (Radi) dans le cadre de l’exécution du projet de réforme de la justice soutenu par Christian Aid. Elle a été effectuée dans les zones urbaines des régions de Dakar, Thiès, Kaolack, et Saint-Louis qui constituent les zones d'intervention du programme juridique du Radi. Elle met en exergue l'opinion de quatre cents (400) personne des deux sexes dont cent (100) par région dont les tranches varient entre 18 et 35 issues de toutes les catégories socioprofessionnelles.


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