La bataille judiciaire entre le directeur de publication de l’hebdomadaire La Gazette, Latif Coulibaly, et le sieur Abbas Jaber, Dg de Suneor, fait toujours rage. Poursuivis pour le délit de diffamation, Latif Coulibaly et ses deux « complices », sont visés par une citation directe, pour deux articles parus dans ledit hebdomadaire, numéros 59 et 60, dans le courant du mois de mai 2010. Dans ces deux numéros, les auteurs des articles incriminés ont accusé le directeur de la Société Suneor d’avoir bradé le patrimoine national du Sénégal en vendant la Sonacos à 165 milliards, puis d’avoir reçu par la même occasion une subvention de 6 milliards. Ajoutant que le sieur Abbas Jaber est un prédateur et un cancer qu’il faut mettre hors d’état de nuire.
Le procureur Abdou Aziz Danfakha a requis 6 mois avec sursis, après que le conseil de la partie civile, Me Baboucar Cissé, a réclamé 2 milliards de dommages-intérêts. Le jugement est mis en délibéré pour le 24 mars prochain Abdou Latif Coulibaly et ses deux « complices », Bocar Sakho et Mbaye Kébé Sarr sont tous les trois considérés comme présumés responsables des articles incriminés, parus dans deux numéros successifs (59 et 60) de l’hebdomadaire La Gazette, courant 2010. Faisant état de malversations financières, de transactions portant sur 165 milliards, plus 6 autres milliards ; cette dernière somme, reçue à titre de subvention de la part de l’Etat du Sénégal, par le biais du président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui a publiquement déclaré que le sieur Jaber, un Franco-Libanais, est son ami intime. Après réception de la citation du plaignant, les prévenus se sont au moins présentés trois fois au tribunal, sans que l’audience ne se tienne.
« Jaber achète la Sonacos à 8 milliards, et la revend à 165 milliards… »
Comparaissant à la barre de la Troisième chambre du tribunal correctionnel, les trois mis en cause étaient présents à l’appel, en ce 24 février. Contrairement au plaignant Abbas Jaber, représenté par ses deux conseils, Mes Thierry Herzog et Baboucar Cissé. Le président s’est appesanti sur les passages incriminés, avant d’en venir aux questions adressées au directeur du journal La Gazette. Prenant la parole, Abdou Latif Coulibaly s’est évertué à expliquer les circonstances dans lesquelles son journal s’est intéressé au directeur de la Société Sunoer, dans les deux numéros précités. Selon Latif, Abbas Jaber est parvenu à s’approprier la Sonacos à 8 milliards, avant de la revendre à 165 milliards. Ajoutant que l’Etat du Sénégal voulait que la Sonacos soit privatisée en 2006.
« 46 milliards dus aux paysans et aux Ops »
Par ailleurs, le directeur de La Gazette précisera que Jaber lui-même avait reconnu devoir aux paysans Sénégalais 25 milliards, et 21 milliards aux Opérateurs privés stockeurs) (Ops). Ce qui constitue en tout, 46 milliards, au détriment des Sénégalais, alors qu’il avait reçu une subvention de 6 milliards de la part de l’Etat du Sénégal. Latif de poursuivre que ces manquements de la part de Jaber ont durablement plombé la filière arachidière. Concernant la substance des articles incriminés, le directeur de La Gazette a expliqué qu’avant la parution des dits articles, ils ont tenté de rencontrer Abbas Jaber. Mais, en vain. C’est ainsi qu’ils lui ont envoyé un questionnaire concernant l’affaire qui les intéresser, mais là aussi, aucune réponse de sa part. Et d’ajouter avoir même rencontré deux amis d’Abbas Jaber pour tenter de le joindre. Sans succès. Il dira même avoir frappé à la porte du Palais, à propos de cette affaire de patrimoine. Latif a d’ailleurs déclaré que la Cour des comptes s’était également penchée sur cette affaire de patrimoine. « Il faut que les Sénégalais soient informés, sur tout ce qui concerne leur patrimoine », a-t-il conclu
. « Vous confirmez ici les propos que vous avez tenus dans le journal ? »
Interroge le procureur. Sans hésiter, le mis en cause répond par l’affirmative. Pour Latif Coulibaly, le Sénégal en agissant ainsi, a bafouillé la convention de L’UEMOA, qui a fixé des taux et des règles en matière de patrimoine. Latif de souligner ensuite les facilités commerciales dont bénéficiait le sieur Jaber, surtout concernant l’importation de l’huile de palme de la Côte d’Ivoire…
Facilités commerciales accordées au sieur Jaber, « ami intime » de Wade…
Et de mentionner les Bons impayés aux paysans dont le montant est estimé à trois milliards. « Abbas Jaber est un prédateur, et un cancer dans un corps, qu’il faut arrêter », a martelé Abdou Latif Coulibaly. « La capacité de production de la Sonacos était d’un million de tonnes par an, aujourd’hui ça tourne autour de 300 mille », a-t-il révélé. Le conseil de la partie civile, Thierry Herzog, a surtout mis l’accent sur le caractère diffamatoire des deux articles parus en l’intervalle de trois semaines, du 20 au 27 mai. Qui ont conduit Abbas Jaber à porter plainte contre les journalistes auteurs de ces écrits diffamatoires. Avant de s’appesantir sur le « manque de professionnalisme et de responsabilité des mis en cause.
Me Baboucar Cissé a abondé dans le même sens que son confrère. Ainsi, après avoir mis en relief les principaux passages des articles incriminés, il a demandé au tribunal de recevoir pour leur constitution de partie civile, la somme de 2 milliards de dommages-intérêts, d’ordonner l’exécution provisoire, fixer la contrainte par corps au maximum, et la publication du jugement dans les journaux cités dans la citation. Le procureur Abdou Aziz Danfakha, dira que les principaux passages incriminés dans La Gazette, informent suffisamment sur la diffamation. « Les éléments de culpabilité ne souffrent d’aucune ombre ; pour la répression, je requiers avec 6 mois sursis et une amende ferme », a-t-il asséné.
Les conseils des prévenus, Mes Fall et Guèye, ont plaidé la relaxe pure et simple. Et d’ajouter ne pas comprendre le comportement du parquet, qui, selon eux, a toujours requis l’application de la loi, contrairement à ce cas précis. Aussi, mettront-ils l’accent sur l’application de l’article 255 du Code de procédure pénale. Pour Me Aly Fall, il est sûr et certain que la société a bénéficié de 6 milliards de subvention de la part de l’Etat. « Nous demandons la relaxe », a-t-il conclu. Le jugement est mis en délibéré pour le 24 mars prochain.
6 Commentaires
Gounoor
En Février, 2011 (08:05 AM)Lebouc
En Février, 2011 (08:05 AM)Yet
En Février, 2011 (08:11 AM)Mameediarra
En Février, 2011 (08:12 AM)cest un ennemi de la republique car il prone un refendum en casamance, c'est à cause de sa masturbation intellectuelle que les rebelles commencent à s'agiter sur ce sujet
un bon republicain ne peut pas proner toute intiative qui pourrait porter atteinte à lunité et l'intégrité territoriale
bien fait pour lui
Way
En Février, 2011 (08:29 AM)Ibou
En Avril, 2012 (18:13 PM)Participer à la Discussion