
Il fait partie des 26 quartiers que compte la commune d'arrondissement de Malika (département de Pikine). Kogn ndiago créé depuis 1975 par un cultivateur du nom de François Mendy s'étend à perte de vue. Mais il n'y a pas que des Ndiagos dans ce quartier populaire habité aussi par des Sérères, des Diolas... Une population catholique à 90%. «Nous vivons en parfaite harmonie avec nos voisins musulmans. Si vous venez à l'occasion des fêtes de Pâques ou de Tabaski, on ne reconnaît personne. Tout le monde festoie», s'enorgueillit Léon Diouf qui parle de dialogue islamo-chrétien.
Les allées sont sablonneuses, mais bien tamisées, même si le lotissement laisse à désirer. Les
moustiques font la loi parce que les ordures s'amoncèlent à chaque coin de rue. Une odeur malodorante indispose tout visiteur. Ce que notre guide, René Arsène Mendy, justifie par le fait que «les chauffeurs des sociétés de nettoiement refusent d'entrer dans le quartier prétextant qu'il y a trop de sable. On est obligé de payer 100 ou 150 francs aux charretiers pour le ramassage des immondices. Et ceux qui n'en ont pas les moyens ne peuvent non plus pas , faire autant de kilomètres.»
En sus des saletés, le quartier, sans électricité, est plongé dans l'obscurité dès le coucher du soleil. Et beaucoup de maisons n'ont pas encore accès aux branchements d'eau, «on s'en est ouvert au maire qui nous a demandé d'attendre. Depuis lors, on n'a pas de ses nouvelles», se désole le vieux Jean Mendy.
À Kogn ndiago, on compte une centaine de porcheries. Ne parlons pas des clandos et bars implantés çà et là. Pour le délégué de quartier, Antoine Gomis, les bars détiennent chacun une licence. En ce qui concerne les clandos, ils ne semblent pas déranger. À 18h déjà, l'odeur du soum soum (cette liqueur de fabrication artisanale à haute teneur en alcool) empeste l'air à quelques encablures de l'espace de foot occupé par les enfants. Avec inconscience, les bambins s'adonnent à leur jeu favori et ne font même pas attention au clando. «On n'a pas de problèmes avec, les bars. Les habitués ne font pas d'histoire. Sinon, la police serait intervenue», assure Gomis.
C'est un secret de polichinelle que de dire que les Ndiago adorent la viande de porc. D'après le délégué de quartier, «entre le porc et le Ndiago, c'est une longue histoire. C'est comme le Peulh et ses bœufs. On dénombre une centaine de porcheries ,parce que chaque foyer veut élever pour sa consommation propre.» Pour veiller à la salubrité de l'environnement, les autorités locales comptent aménager un espace pour servir de porcherie commune. Ce sera à Mbeubeuss, une manière de dire adieu aux interminables braillements.
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