Ramadan : Les mendiants se frottent les mains

Encouragés par la générosité des musulmans durant le mois sacré du Ramadan, le nombre des mendiants augmente de manière exagérée.

Ils sont partout. S’alignant sur les devantures des mosquées, fixés dans des coins de rues, faisant le tour des maisons ou vagabondant dans les artères de la ville. Homme, femme, jeune ou vieillard, chacun y va de son ‘argument’ pour apitoyer les passagers. Certains exposent leurs handicaps ou le moignon d'un membre estropié ou amputé. D'autres, généralement les femmes, utilisent des enfants en bas âge. Il y a ceux et celles qui utilisent leurs chaises roulantes et béquilles pour attirer l'attention des âmes charitables comme il y a ceux et celles qui brandissent des boîtes vides de médicaments comme quoi ils ne font la manche que pour se soigner.

Pourtant, selon les enseignements du prédicateur Outaz Alioune Sall, le Prophète a dit : ‘Chaque fois qu'un serviteur ouvre une porte de mendicité, Dieu lui ouvre une porte de pauvreté...’ Car, poursuit-il, ‘la mendicité, selon le Prophète, n'est autorisée que dans trois cas : une pauvreté extrême, quand on est accablé de dettes. Et quand on est redevable d'une lourde indemnisation de victime d'homicide’. D’après Outaz Sall, l'Islam considère le mendiant s'il est sain de corps et d'esprit comme un être inférieur sans personnalité et sans dignité. Pour lui, le musulman authentique est celui qui contribue au progrès, au développement de la société islamique soit au moyen de son travail manuel ou intellectuel, soit par son activité professionnelle, artisanale ou commerciale. ‘Le travail est un acte d'adoration. Si le musulman a les capacités physiques de travailler, il ne faut pas qu'il soit une charge pour les autres ou qu'il tende la main. Son devoir lui impose d'être utile à sa famille et à la société humaine’, note-il.

En effet, pour l'Islam, le mendiant dans le sens de la professionnalisation n'existe pas. Donc toute personne qui choisit de faire de la main tendue son gagne pain quotidien est en porte en faux avec l'Islam. La religion musulmane encourage et ennoblit tout travail licite. Par conséquent, toute personne saine de corps et d'esprit doit faire de son mieux pour satisfaire ses besoins à partir d'un travail. C'est cela la règle.

En dehors d'un handicap sérieux, l'Islam ne tolère la mendicité que dans des circonstances exceptionnelles. Il s'agit des personnes victimes des calamités naturelles comme le tremblement de terre, l'inondation, l'incendie, et le vol. Même là, c'est la communauté qui doit s'assumer. Mais si la communauté ne vient pas en aide de façon urgente à ces catégories de personnes, l'Islam autorise à mendier pour résoudre leurs problèmes ponctuels.