L’audience accordée aux évêques du Sénégal, samedi, au Palais de la République, a permis à Me Abdoulaye Wade et l’Eglise catholique du Sénégal de mettre fin à l’incident qui les a opposé suite aux propos tenus par le chef de l’Etat sur le dogme de la divinité du Christ. Ainsi, la paix est définitivement revenue entre le président de la République et les Catholiques du Sénégal ont assuré les évêques.
« L’incident ayant opposé le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade et les Catholiques sénégalais est clos. La paix est revenue entre le président de la République et l’Eglise. Le chef de l’Etat a reconnu ses erreurs. En nous disant même qu’il existe le mot pardon aussi bien chez les Musulmans que chez les Chrétiens. Cela vaut un pardon car il y a plusieurs manières de demander pardon », a déclaré le cardinal Théodore Adrien Sarr quelques minutes après l’audience que le président a accordée aux évêques du Sénégal. Une audience qui a permis au président de la République et l’Eglise catholique de faire la paix. Ce qui a fait dire à l’archevêque de Dakar « l’heure est à l’apaisement car le rôle de l’Eglise catholique est d’œuvrer à la paix ». Après ces mots d’introduction, le cardinal a laissé la place à Mgr Jean-Noël Diouf, évêque de Tambacounda et président de la Conférence épiscopale de rendre compte aux journalistes du message qu’ils ont livré au président Wade. En faisant ce compte rendu, l’évêque de Tambacounda a déclaré au nom de ses collègues « Monsieur le président, nous sommes venus vous expliquer nos réactions à vos propos, réactions qui sont aussi celles de toutes nos communautés chrétiennes. En effet, vous n’êtes pas sans savoir que toucher à la foi de quelqu’un en la niant, en la banalisant ou en la déformant, c’est toucher à ce qui donne sens à son existence sur terre, c’est l’atteindre dans ce qu’il a de plus cher. C’est vrai pour l’adepte de toute religion. C’est en cela que nous avons été offensés et meurtris et tous nos fidèles avec nous, sans oublier les manifestations de solidarité de la part de nombreux croyants », a indiqué Mgr Diouf. Les évêques étaient partis au palais ce samedi redire au chef de l’Etat qu’ils ont pris actes des regrets qu’il a exprimés ainsi que des démarches d’excuses effectuées en son nom. « L’heure est à l’apaisement et notre démarche s’inscrit dans cette perspective », a dit le président de la Conférence épiscopale. « Monsieur le président, nous estimons que, pour la préservation de la paix et de l’unité aujourd’hui et demain, des propos comme ceux que nous avons entendus doivent être évités en toutes circonstances, par celui qui est le président de tous les Sénégalais. C’est le sens des réactions et de prises de paroles entendues ici ou là à travers tout le pays », ont fait savoir les évêques au président. Les évêques ne veulent plus entendre parler du mot tolérance. A leur entendement, tous les Sénégalais sont égaux en « droits et en devoirs. « On ne saurait parler alors de tolérance ou de protection pour certains, car il ne peut y avoir des citoyens tolérés », ont-t-ils estimé. Les évêques ont assuré au président Wade que malgré les récents événements, ils croient toujours en la vertu du dialogue et sont déterminés à contribuer de leur mieux pour le développement du Sénégal. Ils ont aussi promis au chef de l’Etat de continuer à élever des prières vers le Tout Puissant, Maître des cœurs et des esprits qu’Il aide notre pays à préserver la convivialité harmonieuse entre nos différentes composantes sociales.
Le président de la République, qui a bien écouté les évêques, a pris acte de leurs propos. Me Abdoulaye Wade a salué la démarche des évêques du Sénégal qu’il a qualifiée de paix.
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