C’est l’une des plus grosses prises du siècle en matière de lutte contre les stupéfiants, selon le ministre de l’Intérieur qui présidait hier, à la Sococim de Rufisque, en présence de son collègue du Budget, la cérémonie d’incinération des 8,392 tonnes de haschich saisies conjointement par les services de police et douane. Une saisie dont le film a été retracé hier par le chef de l’Office central de répression des trafics illicites de stupéfiants (Ocrtis), le commissaire divisionnaire Abdoulaye Niang.
Deux ministres de la République, Ousmane Ngom et Ibrahima Sarr, ont procédé hier à l’incinération de huit tonnes trois cent quatre-vingt douze kilogrammes de haschich à la cimenterie de Rufisque. La cérémonie qui a pris une heure de retard, s’est déroulée en présence de plusieurs officiers supérieurs de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Après le discours de bienvenue du directeur général de la Sococim, la parole a été donnée en premier au commissaire divisionnaire Abdoulaye Niang, qui a fait part des aspects techniques de la cérémonie. Le chef de l’Office central de répression des trafics illicites de stupéfiants (Ocrtis) est revenu sur le film qui a abouti à la prise des trafiquants d’une des plus grandes saisies de l’année.
La drogue, selon l’officier supérieur de la police, a été transportée, via le Pakistan, par deux individus de type arabe, appartenant à une organisation criminelle internationale, possédant des passeports français et hollandais.
Après avoir saisi le transitaire, les démarches auprès de la douane ont révélé que les documents en question, de par leur provenance, sont suspects. Ainsi une stratégie a été mise en place, qui a consisté à impliquer les informateurs dans le processus de dédouanement et d’épurement des taxes de séjour du conteneur jusqu’à la sortie du port, sous le contrôle des autorités policières, douanières et portuaires compétentes. Dès lors, des filatures continues diurnes et nocturnes ont été faites et qui ont conduit à l’identification d’un individu de type arabe et d’un Sénégalais, en plus de la localisation de leur domicile à la Médina.
La drogue était gardée dans un dépôt à Thiaroye Guinaw rail. De temps en temps, les suspects se rendaient à Thiaroye et repartaient à Dakar. De véritables professionnels. Et le mercredi 29 mars, vers 10 h, le principal instigateur se décide à sortir du pays. A la sortie d’un bar dancing, au moment où il s’apprête à rentrer chez lui, il est appréhendé sans difficulté. Le conteneur est alors passé au scanner et les flics découvrent une paroi en fer installée à 2 m environ avant le fond du conteneur. La paroi a été défoncée au bout de deux heures d’efforts. Deux sortes de plaquettes recouvertes d’une matière respectivement bleue et jaune ont été découvertes, dont 4 897 plaquettes recouvertes chacune d’une matière jaune pesant 1 kg et 699 plaquettes recouvertes d’une matière bleue pesant 5 kg l’unité. Soit un poids total de 8 t 392 kg de haschich qui a été enregistré à la pesée.
Pour les besoins de l’opération, le principal mis en cause a loué un magasin devant recevoir le conteneur à 900 000 francs par mois et un appartement à 13 000 francs par jour. Une fois le conteneur sorti, notre homme devait recevoir 100 000 euros, dont 50 000 pour lui et 50 000 pour les frais divers qu’il avait surestimés pour pouvoir garder encore plus d’argent. L’instruction qui suit son cours, a permis d’interpeller quatre autres personnes, dont trois Sénégalais et un ressortissant hollandais.
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