Dakar, 17 mai (APS) – Le ministre de la Justice, El Hadji Amadou Sall, a plaidé, lundi à Dakar, pour que les efforts de prévention, de sensibilisation, d’éducation et de prise en charge du VIH/Sida soient orientés vers les usagers de drogues par injection et les détenus.
‘’Il convient d’indiquer que chez les personnes privées de liberté, dont le nombre au Sénégal se situe aux alentours de 7500, le taux de prévalence du SIDA est de 2,7 pour cent’’, a rappelé M. Sall, précisant que cela dépasse de loin la moyenne nationale.
El Hadji Amadou Sall présidait l’ouverture d’un atelier d’information et de plaidoyer pour la prévention du VIH/SIDA chez les détenus et les usagers de drogues.
Cette rencontre de deux jours est organisée à l’initiative du Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS), en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et la Banque mondiale.
Selon les termes de références de l’atelier, les prisons sont des ‘’réservoirs’’ d’infection du VIH, où on note une insuffisance de l’information disponible sur le taux de prévalence du VIH dans le milieu carcéral.
Selon le document, au Sénégal, le milieu carcéral compte quelque 50.938 détenus, soit 51 détenus pour cent mille habitants, avec une prévalence du VIH de 2.7%. Un chiffre supérieur de 0,7 % à la moyenne nationale.
Le ministre de la Justice déclare que cette problématique en milieu carcéral est devenue une priorité comme l’indique l’approche multisectorielle du Plan stratégique national 2007-2011, soulignant qu’une épidémie de type concentré exige des réponses ciblées.
’’D’où la nécessité de prendre en compte les usagers de drogues comme les personne privées de liberté dans le Plan national stratégique de lutte contre le SIDA, parce que ce sont des personnes vulnérables’’, a-t-il estimé.
Pour le docteur Mady Ba, conseiller technique au ministère de la Santé, le Sénégal vise, dans le cadre du Plan stratégique de lutte contre le SIDA (2007-2011), la réduction de la vulnérabilité liée au VIH, la transmission du VIH et l’impact du SIDA par une offre de service de qualité.
A cet égard, il a signalé l’émergence de l’usage de drogues injectables qui menace la maîtrise de la faible prévalence de l’épidémie. Pour Mady Ba, si on n’y prend garde, ce phénomène comporte des risques de flambée de l’épidémie.
Les usagers de drogues constituent une nouvelle population très peu visible dans le système de soins, a-t-il ajouté.
En effet, explique-t-il, ’’il est exceptionnel qu’un usager de drogue par voie intraveineuse soit hospitalisé, tant dans les services des maladies infectieuses que dans ceux de psychiatrie’’.
‘’Face à la redoutable capacité de transmission du VIH par l’injection, une intervention précoce est de la plus haute importance au Sénégal pour éviter une escalade de l’épidémie’’, a ajouté le docteur Mady Ba.
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