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SOLUTIONS DÉFINITIVES AUX INONDATIONS RÉCURRENTES : Le beau temps de la restructuration des banlieues

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SOLUTIONS DÉFINITIVES AUX INONDATIONS RÉCURRENTES : Le beau temps de la restructuration des banlieues

Les inondations, dans la banlieue, sont moins liées à la quantité d’eau qu’à l’occupation irrégulière de l’espace. Le nombre de maisons définitivement abandonnées s’élargit au fil des années. Des centaines familles quittent leurs habitats durant les mois d’août, de septembre et octobre pour résider, temporairement, dans d’autres quartiers. Ce phénomène récurrent risque de s’accentuer, dans les années à venir, si l’on se fie aux experts. La restructuration de ces quartiers s’avère nécessaire pour en finir avec les inondations.

GOUNASS, MOUSDALIFA, NIMZAT, THIAROYE KAO...Ni des villes, ni des villages...

A Mousdalifa, Gounass, Djeddah Thiaroye Kao, Nietty Mbar, Nimzat... Tout peut échapper au visiteur. Sauf la configuration de l’habitat spontané. C’est impressionnant !

Lendemain de fortes précipitations à Dakar. Sale temps pour les populations de la banlieue. Connu pour être le quartier le plus inondé de la banlieue, Médina Gounass offre, l’image d’une cité au souffle court, suffocante et étouffante. En clair, un cloaque sale et puant, miné par la pauvreté. Tout médecin de ville appelé à son chevet livrerait sans doute un diagnostic alarmant : des poumons encrassés, des ruelles rendues impraticables par les encombrantes flaques d’eau, un cœur- sa grande mosquée- usé. Oui le très médiatique quartier de Médina Gounass inspire chez son visiteur un profond dégoût. La configuration de l’habitat y est pour beaucoup. Vu du sol, le quartier est tenaillé par ses chemins tortueux et étroits, ses maisons hybrides et sa promiscuité. Vu du ciel, Gounass vaut à peine mieux. Vieux immeubles et bâtiments de fortune se côtoient et s’entrelacent à perte de vue, poteaux électrique et téléphonique défectueux. C’est que dans ce bouillant quartier, l’assainissement et l’aménagement de l’espace n’ont jamais été une préoccupation des populations.

Un peu plus au nord, mais toujours sur le même espace géographique, accueille une autre « bombe à retardement » sur le plan sanitaire : Djeddah Thiaroye Kao. Plus qu’à Gounass, s’aventurer dans les toboggans de cette commune requiert un sens aigu du sacrifice et une patience d’ange. Ici, fosses septiques très mal façonnées et absence totale de systèmes de drainage. Là, concessions abandonnées, d’autres surélevées. Ailleurs, ce sont des ruelles remblayées par endroit sur plusieurs mètres qui s’offrent à l’étranger. Pas besoin d’ajouter que le statut foncier de Dejddad, commune la plus peuplée du Sénégal avec ses 50.000 habitants, est empreint de fortes irrégularités. Au plus grand regret de Djibril Sarr, locataire dans ce quartier. « La pollution est telle qu’il faut un lourd investissement pour rendre ce quartier habitable », observe M. Sarr qui pense, toutefois, que la solution n’est pas dans le déplacement des populations.

UrbaDTK : cas d’école

« Les zones concernées peuvent être réhabilitées par des programmes d’assainissement et de recasement », estime-t-il. C’est également la solution préconisée par la sinistrée, Aïssatou Fall. Debout dans sa maison, elle s’active avec une pelle. « Les inondations compliquent la situation, mais je pense qu’il est possible de restructurer au moins certains quartiers ». Sous ses pieds, bols et larves se disputent la marre qui a fini de posséder sa cour.

Délocaliser ? Pas question, répond, le coordonnateur des jeunes de Mousdalifa.

« C’est possible d’avoir des routes élargies, éclairées et un système de canalisation sans délocaliser les populations », explique Matar Dieng. Pour justifier sa position, le patron des jeunes de Mousdalifa rappelle les quartiers de Diamagueune, Dalifort et Sam Sam qui, indique-t-il, ont pu être restructurés sans un déplacement des populations. « Grâce au projet Fondation droit à la ville », précise Matar Dieng.

Enseignant à Nietty Mbar, Aliou Ba soutient, quant à lui, qu’il revient au gouvernement de définir un plan d’aménagement de la banlieue.

« Imaginez un incendie dans ces quartiers », soupire-t-il avant de répondre, préoccupé : « ce sera la catastrophe ! ». Et dans ce processus de restructuration de la banlieue, renseigne-t-il, Djeddah Thiaroye Kao est un cas d’école. Dans cette commune, fait remarquer Aliou Ba, un collectif d’associations de jeunes a créé un projet dénommé « UrbaDTK » avec comme objectif principal de restructurer les quartiers irréguliers par une densification des zones habitables et la mise en place d’infrastructures publiques de base. « L’Etat doit soutenir ces initiatives ».


Abdoulaye DIALLO



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