TOUBA : Wade et ses ministres rompent leur pacte avec le regretté Serigne Saliou

XIBAR.NET (Dakar, 05 Juin 2010) - À la veille du dernier Magal de Touba, le ministre de l’Énergie, Samuel Sarr, qui y accompagnait le président Wade avait joué au fervent Baye Fall, en débarquant de l’hélicoptère qu’ils avaient emprunté sans ses chaussures. En fait, il s’adonnait à un show, pour conserver son portefeuille. Car, il s’est bien écarté de la sainte ville, vis-à-vis de laquelle le régime ne respecte pas ses mille et une promesses.

Un fervent disciple respecte toujours sa parole, tout comme un honnête citoyen. Pour que les délestages ne perturbent pas les cinq prières dans l’enceinte de la grande mosquée de Touba, Samuel Sarr avait pris un engagement : fournir, régulièrement, 400 litres de carburant pour l’alimentation du groupe électrogène du lieu de culte. C’était du temps du regretté Serigne Saliou. Mais, depuis la disparition du saint homme, Samuel a oublié sa promesse. Pour preuve, comme l’a révélé le quotidien L’Office, La grande mosquée et ses alentours baignent dans le noir, du fait des délestages et de l’engagement non tenu de Samuel Sarr. D’où le courroux des dignitaires mourides et de leurs disciples.

Tous sont d’avis que le président Wade et ses proches ne respectent jamais leurs paroles. Pour preuve Wade s’était engagé, en 2005, à entamer la modernisation de Touba, pour un cachet de 100 milliards de francs Cfa, à raison de 25 milliards par an. Il vient de faire la même promesse à Tivaouane. Mais, pour Touba, depuis, il n’a décaissé que 23 milliards. Or, il avait même, en son temps, emprunté 10 milliards au cinquième Khalife général des Mourides, le regretté Serigne Saliou Mbacké. Sous le magistère du saint homme, au nom du président Wade, les ministres Ousmane Ngom et Farba Senghor, à l’époque respectivement ministres de l’Intérieur et de l’Agriculture, s’étaient engagés a entamé le Canal du Cayor. C’était, toujours, en 2005. Depuis, pas une seule petite digue. Nommé ministre des Infrastructures, le fils du président Wade s’était engagé à accélérer les chantiers de Touba. Depuis, rien n’avance.

On se souvient qu’à l’occasion du dernier Magal le ministre de l’Hydraulique s’était singularisé en traînant les pieds dans la conduite des chantiers pour un ravitaillement correct des pèlerins en eau. D’où la certitude de bon nombre de Mourides : Wade et son régime sont capables de tout promettre, surtout à la veille d’élections. Mais, qui les croit déchantera. Ainsi, déduisent-ils, il n’est pas étonnant de voir Samuel Sarr revenir sur son engagement. Mais, se consolent-ils : « Ce qu’il a renoncé à faire, les talibés l’exécuteront».