Tout est à reconstruire’’ au district sanitaire de Mbirkilane’’ (médecin-chef)

Au district sanitaire de Mbirkilane (centre), ‘’tout reste à reconstruire’’ avec seulement 6 postes de santé répartis dans ce nouveau département de la région de Kaolack, selon le médecin-chef, Ibrahima Seck, interrogé par l’APS, en marge de la célébration dimanche de la Journée mondiale contre le paludisme.


‘’Pour le moment, c’est un district pratiquement vide, à part les postes de santé qui étaient rattachés à la commune de Kaffrine. C’est un challenge. Il faut tout reconstruire, surtout dans le domaine de la mobilisation sociale de la communauté’’, a-t-il expliqué.

Il n’y a pas encore la présence de relais communautaires considérés comme ‘’les médecins des villages enclavées par le travail de sensibilisation très considérable surtout dans la prévention’’, a fait savoir le médecin chef.

‘’La communauté reste un partenaire à part entière, la communication est importante puisque c’est à elle qu’il faut parler pour faire passer le message’’, a-t-il encore souligné.

C’est pourquoi le docteur Ibrahima Seck a annoncé un vaste programme de formation de relais communautaires pour ‘’aider le district dans la prise en charge des Infections respiratoires aigües (IRA) et du paludisme’’.

Le docteur Seck estime que chaque personne est un relais et peut participer à la prévention. Il compte ainsi mettre en place les Dispensateurs de soins à domicile (DSDOM), une initiative du Programme national de lutte contre le paludisme.

Partie intégrante du Programme de prise en charge des cas de paludisme à domicile (Pecadom), ces relais communautaires ont ‘’contribué pour une large part dans la baisse du taux de mortalité dû au paludisme, très sollicités dans les villages enclavés où l’accès pose problème surtout pendant l’hivernage’’.

Ils maîtrisent les procédés consistant à faire le test de diagnostic rapide (Tdr) et administrer les soins simples, mais pour les enfants de moins de 5 ans, et les femmes enceintes considérés comme des ‘’cas sensibles’’, ils sont référés au niveau des centres de santé, a expliqué le médecin.

D’où l’idée émise par le médecin-chef d’élargir le champ de compétence de ces dispensateurs de soins vers d’autres maladies à traitement simple comme les infestions respiratoires et la grippe afin que les populations puissent être en relation étroite avec le système sanitaire par l’intermédiaire de relais issus de la communauté.

Considérés comme les ‘’sentinelles contre les complications du paludisme’’, les dispensateurs de soins sont ainsi sollicités par les techniciens qui plaident pour l’augmentation des villages bénéficiaires, a précisé le docteur Sylla Thiam.

Il faisait le bilan de l’initiative, samedi, lors d’un forum tenu dans l’enceinte du centre de formation de Mbirkilane avec les présidents des réseaux communautaires.

Cela relâche les muscles et diminue les risques d’infection Chaque personne est un relais et à chaque fois que quelqu’un est prévenu, il peut participer à la prévention

Toutefois, les présidents des réseaux ont attiré l’attention des autorités médicales sur l’importance du renforcement de capacités par les séances de formation régulières, mais aussi ‘’du risque de chevauchement entre dispensateurs de soins et leurs membres’’.

Pour le président du réseau communautaire du district de Kaolack, Mbagnick Ndiaye, ‘’’il était plus judicieux d’impliquer les réseaux dans la mise en place des dispensateurs d’autant plus qu’au cours d’un atelier, les présidents de réseaux étaient invités pour la mise en place de la Prise en charge des cas de paludisme à domicile’’.

Déjà, dans le plan d’action prévu pour le nouveau district, le réseau compte informer les leaders d’opinion puis choisir des villages reculés qui ne sont pas accessibles pour y faire officier des DSDOM.

‘’On est à l’approche de l’hivernage. On doit pouvoir élaborer un plan d’action pour le trimestre surtout pour la ville de Kaolack où de janvier à décembre, la ville est envahie par les moustiques avec une chaleur torride’’, a–t-il dit.

Un paquet d’actions sera déroulé composé de causeries, de sensibilisation, d’investissements humains, de mobilisation sociale par des visites à domicile.

Il a promis de travailler avec le nouveau district sanitaire de Mbirkilane où il faut former des relais et créer d’autres postes de santé.

Le forum organisé, dimanche à Mbirkilane, en marge de la célébration de la Journée mondiale contre le paludisme, visait à répertorier les résultats du Pecadom et des contraintes à sa mise en exécution.