Samine est une commune située dans le département de Goudomp (région de Sédhiou). Une ville tristement célèbre du fait du conflit casamançais. La localité a payé un lourd tribut à cause de sa position géographique qui s’adosse sur la frontière sénégalo-Bissau-guinéenne. Les braves populations pratiquaient l’agriculture, la riziculture, l’arboriculture, l’horticulture mais surtout l’élevage. Aujourd’hui, ces activités leurs sont inaccessibles. Les bandes armées ont miné les terres fertiles, confisqué les champs d’anacarde et de riz et perpétré des razzias sur les troupeaux de bétail. « Nous étions la première collectivité locale productrice de lait et de viande. Mais, aujourd’hui, Samine n’est plus une zone d’élevage », s’écriait l’ancien maire sortant, Mamadou Diatta.
Les quelques têtes encore visibles dans les enclos sont en train de disparaitre par petites vagues, s’indigne aujourd’hui l’actuel maire, Yaya Diao. Ce qui aggrave surtout le phénomène, c’est la période de cueillette de la noix d’anacarde. « Le moment est favori pour les bandes armées pour perpétrer des razzias sur le bétail le long de la frontière », a déclaré Yaya Diao qui trouve la solution difficile et complexe. Il indique qu’on ne peut pas demander à toutes les populations de s’armer contre les attaques de pillage et on ne saurait également mettre un gendarme derrière chaque troupeau. Seulement, suggère le maire de cette commune du département de Goudomp, il faut renforcer le dispositif des agents de la sécurité de proximité (Asp) au niveau des villages situés le long de la frontière. Ils pourraient, dans un premier temps, alerter et en même temps constituer un dispositif de dissuasion à côté des éléments de l’armée qui ne peuvent pas être partout au même moment.
« En tout cas, nous voulons circuler librement avec nos biens à l’intérieur de notre collectivité locale », a dit le maire. Pour l’instant, les villageois ont créé des comités de vigilance d’alerte et de veille pour surveiller leur cheptel. D’autres éleveurs ont créé des enclos autour des cantonnements militaires faisant ainsi des militaires des veilleurs de nuit sur leur bétail. Néanmoins, cent soixante-dix (170) têtes de bœufs et cent soixante-sept (167) têtes de moutons ont été emportés par vol à mains armées. Les bandes armées rebelles font souvent recours aux feux de brousse pour barrer la route à l’ennemi. A cette grosse difficulté, s’ajoutent les zones minées, véritables obstacles à la poursuite des assaillants, la vieille logistique roulante des services de sécurité et l’absence de personnel en nombre suffisant au niveau des zones frontalières
Par ailleurs, le maire, Yaya Diao a déploré le découpage désolant de sa collectivité scindée aujourd’hui en trois du seul fait du clientélisme politique. « En comité régional de développement, je dénoncerai cela et je demanderai à ce qu’on corrige les erreurs du passé si l’on veut réussir le plan Sénégal émergent (Pse). Une commune de 5 Km2 ne saurait émerger parce qu’elle ne dispose pas d’espace géographique. La commune de Samine a été amputée des villages de Yarang et de Mangaroungou devenus aujourd’hui communes et cela limite nos possibilités en matière de développement », a-t-il conclu.
6 Commentaires
Gerard Gomis
En Novembre, 2015 (16:15 PM)Shan Djyt
En Novembre, 2015 (18:16 PM)Anonyme
En Novembre, 2015 (19:50 PM)Anonyme
En Décembre, 2015 (11:20 AM)Shan Djyt
En Décembre, 2015 (13:22 PM)Il faut arriver à arracher un peu de rire aux internautes, mais neanmoins il y va de la fin de l'existance minimale de certains petits éleveurs.
Merci
La Fin De L'existance
En Décembre, 2015 (22:28 PM)Participer à la Discussion