Le clan du Ndèy Ji Rééw (Maire indigène) Babacar Mbengue a accusé Mbaye Nguirane d’avoir fait entorse aux principes régissant la gouvernance et croit avoir décelé en ce dernier des velléités politisantes (au sens partisan du terme) de sa fonction. Faux ! a rétorqué Mbaye Nguirane qui estime avoir plutôt démasqué une bande de «fraudeurs fonciers» dans le camp de Babacar Mbengue. A grands renforts de conférences de presse rythmées par des propos belliqueux et des appels musclés à la «défense de ses intérêts», chaque chapelle tente de faire passer l’idée qu’il est le seul détenteur de la légitimité yoffoise. «Je n’ai pas peur de mourir. Ensemble, ne reculons devant rien contre ces fossoyeurs de terres» (Ndlr : le camp du Ndèy Ji Rééw Babacar Mbengue), a lancé Mbaye Nguirane à ses partisans en feu il y a de cela quelques jours...
La perspective est inquiétante. Effrayante surtout. Yoff vit un climat de tension qui s’aggrave de jour en jour. De sources neutres, nous apprenons que les partisans des uns et des autres se baladent avec des coupe-coupe et des armes à feu camouflés quelque part dans les accoutrements. Et les conférences de presse auxquelles j’ai assisté semblent accréditer cette version. Les conférenciers étaient toujours entourés d’une trentaine de gorilles, la mine fâchée et dissimulant en apparence quelque chose sous leur blouson. De vous à moi, le drame peut arriver à tout moment et la catastrophe pourrait laisser sans vie, non pas mille huit cent soixante-cinq (1865) êtres humains, mais mille fois plus ! On touche du bois.
Le village de Yoff n’est pas une entité géographique in abstracto, soustraite à la juridiction nationale. Ses habitants, comme tous les autres, sont forcément soumis à l’Autorité suprême. A l’Etat. C’est peut-être en ce sens qu’un vieil homme nous a interpellé afin que nous portions sa voix auprès des autorités étatiques. Grand-père, c’est fait :… Chères autorités, à commencer par vous, monsieur le président de la République, Me Abdoulaye Wade, chef de l’Etat (qui, d’après les uns, avez offert les terres citées par Mbaye Nguirane), il vous est demandé de monter au créneau pour arbitrer un différend qui n’est plus circonscrit dans les limites d’une autorité traditionnelle locale. Que l’Etat prenne donc ses responsabilités…
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