La crise estudiantine qui secoue Ziguinchor depuis des semaines a atterri en justice. Hier, le tribunal des flagrants délits s’est penché sur le cas de quatre étudiants contre lequel le parquet a requis trois mois de prison ferme et 200 mille francs d’amende. Des prévenus qui devraient connaître leur sort le 26 janvier prochain.
Le séjour carcéral se poursuit donc pour les quatre étudiants de l’université de Ziguinchor, poursuivis pour association de malfaiteurs et destruction de biens publics. Soupçonnés d’avoir participé à la commission de ces faits, Madia Diop Sané, Abdou Aziz Sow, Sékou Sylla et Simon Diédhiou se sont retrouvés, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits. Le parquet, qui ne doute d’ailleurs pas de leur culpabilité, a requis contre eux trois mois de prison ferme. Une peine assortie d’une amende de 200 mille francs pour chacun. Les malheurs de ces étudiants ont débuté avec le mouvement de grève déclenché depuis des semaines à l’université de Ziguinchor. Et mercredi dernier, les grévistes, qui commençaient à se lasser de l’inaction des autorités, interceptent en pleine circulation un véhicule 4x4 appartenant à l’inspection départementale de l’éducation de Ziguinchor.
Le groupe d’étudiants, qui a fait descendre le chauffeur, conduit le véhicule jusqu’aux abords de l’université de Ziguinchor avant de le brûler. Un fait gravissime qui débouchera sur l’arrestation de deux étudiants. Madia Diop Sané et Abdou Aziz Sow seront finalement déférés au parquet pendant que la police continuait à rechercher activement un troisième étudiant, poursuivi, comme les deux autres du reste, pour sa supposée participation à la destruction de la voiture du responsable du système scolaire dans le département de Ziguinchor. Pour obtenir la libération de ces derniers, les étudiants haussent le ton en plongeant la ville dans un cycle de violence. Une quinzaine d’entre eux seront interpellés au cours de manifestations.
Tous, dont certains sont des élèves seront libérés, à l’exception des quatre qui étaient ce mardi à la barre du tribunal régional de Ziguinchor. Ce jugement, très attendu dans la capitale du sud, s’est fait en présence d’un imposant dispositif sécuritaire déployé notamment aux alentours du tribunal pour dissuader les étudiants qui manifestaient violemment encore dans la ville. Devant la barre, en tout cas, si les prévenus ont reconnu leur présence sur les lieux au moment de l’immobilisation du véhicule, tous ont rejeté une quelconque responsabilité dans l’incendie du véhicule. Une position largement défendue par la défense qui ne reconnaît ni le délit d’association de malfaiteurs, ni celui de destruction de biens publics. Les avocats ont au contraire brandi des arguments qui engagent la responsabilité des autorités dans la crise universitaire.
C’est pourquoi, ont-ils plaidé pour la relaxe pure et simple des quatre prévenus contre lesquels le parquet avait déjà requis trois mois de prison ferme et 200 mille francs d’amende. Car, pour le procureur, non seulement Madia Diop Sané, Abdou Aziz Sow, Sékou Sylla et Simon Diédhiou sont coupables des faits qui leur sont reprochés mais surtout, ils ont commis leur forfait par préméditation. C’est donc entre ces deux positions antagoniques que le juge devra trancher le 26 janvier prochain. D’ici là, les quatre étudiants devraient cogiter sur leur sort en prison.
0 Commentaires
Participer à la Discussion