1/4 DE FINALE CAN-SÉNÉGAL-GUINÉE AUJOURD’HUI À 13 H: Les « Lions » déterminés à gagner

Alexandrie (Egypte) : Avant-hier, face à la presse, Amara Traoré, l’entraîneur national adjoint avait convoqué la CAN 2002 au Mali, non pour expliquer la mauvaise prestation de son équipe lors de la première phase, mais pour entretenir un espoir de lendemains meilleurs. « Souvenez-vous, en 2002, l’équipe n’avait pas bien débuté la compétition. Ce qui ne l’avait pas empêchée de jouer la finale ». Soit ! Mais cette équipe-là jouait mal et gagnait, alors que celle-ci joue mal et ne gagne pas Pire, elle est passée au deuxième tour par le trou de la serrure. 3 petits points, soit une victoire et deux défaites, les « Lions » sont peut-être bénis des dieux.

Et en bons « miraculés » ainsi que les a qualifiés leur entraîneur adjoint, ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. « Si l’on joue pendant tout un match sur le même rythme que durant les 80 premières minutes face au Nigeria, aucune équipe ne pourra nous résister », prêchent Amara Traoré et son supérieur hiérarchique, Abdoulaye Sarr. Et là résiste la grande inconnue de cette équipe du Sénégal. Peut-elle rester concentrée et concernée du coup d’envoi au coup de sifflet final ? Elle a jusqu’ici démontré que non, en se montrant coupable d’une absence qui a failli lui coûter une égalisation face au Zimbabwe, en se faisant surprendre sur une rentrée de touche contre le Ghana et en perdant tout son fond de jeu et sa consistance lors des 13 dernières minutes devant le Nigeria. Malgré tout, elle est encore là et en passe de disputer un quart de finale, cet après-midi, à partir de 13 heures, face à la Guinée, au stade Harras el Hedoud d’Alexandrie. « Nous n’aurons pas une seconde chance », a lucidement reconnu Amara Traoré. C’est dire que les « Lions » ne pourront compter sur personne d’autre que sur eux mêmes pour se débarrasser de leurs voisins du Sud, la Guinée. Si, comme le disent leurs entraîneurs, ils sont en train de monter en puissance, les Guinéens pourront se faire du souci. Puisque, avant qu’à la 78ème minute d’une rencontre jusque là bien maîtrisée l’ensemble sénégalais ne s’écroulât comme un château de cartes face au Nigeria, les « Lions » avaient montré leur meilleur visage dans cette CAN. Précis, pressants, appliqués et déterminés, ils avaient, le plus clair du temps, emprisonné leurs vis-à-vis dans leur propre zone.

C’est ce Sénégal-là qu’on veut voir aujourd’hui, face au Sily national de Guinée ; la réussite en plus. Car, il ne suffit pas d’être présent voire dominateur dans le jeu. Il faut savoir le concrétiser au tableau d’affichage. Ce n’est pas non plus tout d’être en quarts de finale. C’est vrai que depuis qu’il avait été au premier tour de la CAN 86 en Egypte pour son retour au plus haut niveau africain après 18 ans d’absence, le Sénégal a toujours été présent au moins dans le grand huit final. Mais il ne l’a passé que 2 fois. En 90 en Algérie, encore que là, les demi-finales étaient directes à l’issue des rencontres de groupe. Et en 2002 au Mali lorsqu’il joua (et perdit aux tirs au but) la finale face au Cameroun. Sinon, toutes les autres fois, il s’en est arrêté là : en 92 à Dakar, en 94 et en 2004 en Tunisie et en 2000 au Nigeria. Le voici donc à nouveau devant cette sorte de « ligne rouge » qu’il a souvent eu bien du mal à franchir.

Et aujourd’hui, face à leurs voisins du Sud, le derby de la Zone II promet d’être intense. La Guinée a, contre toute attente, terminé en tête de son Groupe C, se payant au passage le scalp de la Tunisie, championne en titre et futur représentante de l’Afrique au Mondial allemand (3 buts à 0). C’est dire donc si elle sera euphorique ! Le Sénégal, à l’inverse, a plus que peiné pour gagner le droit de survivre dans l’épreuve. Mais, il ne devrait pour autant pas être timoré. Bien au contraire ; tel un naufragé à qui l’on a refilé un radeau, il s’accrochera et luttera pour mériter ce cadeau du ciel.

« Nous savons que nous avons des joueurs de qualité pour faire une bonne CAN », a dit Abdoulaye Sarr, avant-hier. Sur le papier, oui ! Au vu de leurs états de service récents et actifs, oui ! Mais sur les terrains de jeu égyptiens, lors de cette 25ème CAN, on peut bien en douter. Car, dans l’ensemble, les « Lions » n’ont convaincu personne. On attend toujours le meilleur, en tentant de se persuader qu’on a déjà vu le pire lors du dernier quart d’heure du match contre le Nigeria. Heureusement qu’ils ne sont pas restés et n’ont pas laissé le monde du football sur cette impression. Ils ont l’occasion, aujourd’hui, de prouver qu’ils valent mieux que cela. Sauront-ils la saisir ? On attend de voir, car ils sont capables du meilleur comme du pire.